Commission sur l’éducation à la petite enfance : la maternelle 4 ans au cœur du débat
La Commission sur l’éducation à la petite enfance était de passage à Longueuil, aujourd’hui, avec, au cœur du débat, la maternelle 4 ans.
Cette initiative, qui semble aux yeux de plusieurs une bonne idée, est loin de faire l’unanimité parmi les acteurs du réseau.
Au centre de son argumentaire, le Réseau des centres de la petite enfance de la Montérégie (RCPEM) trouve «insensé de transférer 70 329 enfants de 4 ans vers le milieu scolaire alors qu’ils ont déjà une place dans un service de garde éducatif.»
Toujours selon le regroupement, le réseau de services de garde éducatifs à la petite enfance possède déjà l’expertise pour le développement global des enfants qui ont des besoins particuliers, ou qui sont issus de clientèles vulnérables.
De plus, le regroupement croit que le transfert de ces enfants exigera des investissements importants pour agrandir, voire construire des écoles, sans compter «les autres frais nécessaires au développement des structures dans les écoles».
«Contradictoire par rapport à l’objectif»
À la lumière des témoignages reçus jusqu'à présent, le président de la Commission, André Lebon, reconnaît que le fonctionnement actuel de la maternelle 4 ans ne répond pas aux objectifs, même si l’intention de départ reste louable.
«Actuellement, la maternelle 4 ans fait le plein à l’intérieur de CPE ou de ressources que fréquentent déjà des enfants. Alors ça, c’est contradictoire par rapport à l’objectif», a expliqué M. Lebon.
D’une certaine façon, donc, les enfants déjà favorisés par un système éducatif en milieu de garde sont les mêmes recrutés pour la maternelle 4 ans.
Selon le président, il faudrait plutôt aller chercher les enfants vulnérables, et non ceux qui ont déjà droit à une forme d’éducation dans un établissement.
«Un enfant sur trois au Québec, à l’âge de 4 ans, n’a fréquenté aucun milieu de garde, et ce sont souvent les enfants les plus vulnérables. C’est une bonne idée d’essayer de les rejoindre à 4 ans, et de les amener dans une maternelle à temps plein. Par contre, ce n’est pas ce qui se passe [en réalité]. Seulement 19 % des enfants en maternelle 4 ans n’ont jamais fréquenté un milieu de garde», a-t-il expliqué, à la lumière des témoignages reçus depuis le début de la commission.
Fin de parcours
Longueuil est la treizième ville sur 14 à être visitée par le président et ses commissaires, Pierre Landry et Martine Desjardins.
Cet après-midi, une rencontre avait lieu entre les groupes régionaux impliqués dans la petite enfance, alors que la population est invitée à participer au forum citoyen en soirée.
L’exercice entrepris depuis octobre par la Commission vise à faire le bilan de l’éducation à la petite enfance au Québec, et ce, 20 ans après l’adoption de la dernière politique familiale du Québec.