L’étalement urbain : un phénomène grandissant
La population est croissante dans les pourtours de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et les déplacements vers la grande ville s’intensifient, selon les données de l’Observatoire Grand Montréal publiées le 6 janvier.
Un des indicateurs clés pour comprendre le phénomène de l’étalement urbain est l’augmentation du déplacement domicile-travail des habitants des municipalités régionales de comté (MRC) vers la CMM.
Au cours des dernières années, la population occupée demeurant dans les MRC situées en périphérie de la CMM a augmenté de 3 % pour atteindre 28 % en 2016. Pour le pourtour Sud, l’augmentation atteint 26,5 %.
En 2016, ce sont 100 000 travailleurs provenant des abords de la CMM qui se rendent tous les jours sur le territoire métropolitain, représentant 6 % de l’ensemble d’entre eux.
De ces milliers de personnes, 34,2 % se dirigent vers la métropole, 21,3 % vers la Couronne Sud et 13,2 % vers l’agglomération de Longueuil.
L’analyse de l’Observatoire Grand Montréal démontre ainsi que l’automobile demeure le transport le plus employé vers la grande ville, soit par 94 % des membres de la communauté.
À Montréal, seulement 68 % l’utilisent pour se rendre sur leur lieu d’activité.
Cette forte présence de la voiture s’explique, dans le rapport, par « l’accès limité aux infrastructures de transport en commun, dont le développement est favorisé par la présence de milieux de vie relativement denses ».
Des maisons individuelles moins chères
Cette croissance démographique dans les municipalités limitrophes repose sur la migration en provenance de la CMM, notamment favorisée par le faible coût des propriétés.
Par exemple, au 2e trimestre 2019, la valeur de vente moyenne d’une résidence individuelle se chiffrait à 330 000 $ dans le secteur de Chambly contre 280 000 $ dans la ville voisine de Saint-Jean-Sur-Richelieu.
Outre l’agglomération de Montréal, la Couronne Sud reste l’endroit où les maisons demeurent les plus chères. À Brossard/Saint-Lambert, le prix de vente médian s’élève à 478 000 $, à La Prairie/Candiac 455 000 $, à Boucherville/Saint-Bruno 425 000 $ et à Longueuil 340 000 $.
« En moyenne, depuis 2015, la CMM perd environ 7000 personnes par année dans ses échanges migratoires avec ses pourtours », selon le rapport, dont 3000 avec celles situées en périphérie Sud.
C’est la MRC du Haut-Richelieu qui accueille le plus de gains migratoires, avec 830 individus de plus par année sur son territoire. Les nouveaux arrivants s’installant plus précisément dans la municipalité de Saint-Jean-sur-Richelieu.