Longueuil : Pas de baisse de salaire pour la mairesse
Hier, mardi 24 mars, le conseil municipal de la Ville de Longueuil a rejeté une modification au Règlement concernant la rémunération des élus qui aurait eu pour effet la réduction du salaire de la mairesse Sylvie Parent de 40 000 $.
La majorité des deux tiers obligée, la question de la modification de la rémunération des élus s’est vite rangée du côté contre, incluant les quatre membres du parti de l’opposition officielle, Longueuil Citoyen, et Robert Myles d’Option Longueuil. Le résultat démontre neuf « pour » et cinq « contre ».
Les membres de l’opposition ont décidé de voter contre cette résolution, car ceux-ci demandaient un plafonnement du salaire de la mairesse de Longueuil en deçà du salaire de Valérie Plante, la mairesse de Montréal, c’est-à-dire à 190 000 $. « On ne voulait pas voter pour cette proposition sans plafonnement », explique Longueuil Citoyen.
De plus, les membres du parti de l’opposition soutiennent que même avec une réduction de salaire de 40 000 $, la mairesse de Longueuil reste toujours mieux payée que celle de Montréal, avec 206 000 $ par année. Par voie de communiqué, le président de l’arrondissement du Vieux-Longueuil, Benoît L’Écuyer, déclare : « Par respect pour les citoyens de Longueuil, c’est tout bonnement indéfendable. Jamais je n’aurais pu défendre devant les citoyens d’avoir voté en faveur d’une telle exagération. »
Le parti d’opposition soutient également : « Il y a eu très peu de discussions ou d’échanges concernant le salaire des élus », et qu’ils ont voté envers « une seule proposition ». Pourtant, cette demande de baisse du salaire de la mairesse est sur la table depuis plusieurs mois.
De ce fait, aucune modification n’est apportée à la rémunération des élus, ni des conseillers, ni de la mairesse qui garde alors son salaire annuel habituel. De son côté, Sylvie Parent soutient que ce blocage est « purement politique ». « En baissant mon salaire de 40 000 $, je posais un geste concret qui répond exactement à leur demande initiale d’il y a un an », explique-t-elle. Concernant le plafonnement, la mairesse exprime : « Peu importe ce que j’aurai proposé, ce n’aurait jamais été correct. »
De plus, elle explique qu’en réduisant son salaire de mairesse de 40 000 $, elle aurait été payée similairement ou même moins que certains conseillers, bien qu’elle était prête à le faire. « Il y a quelque chose dans leur façon d’évaluer les choses qui est illogique comparativement aux responsabilités de chaque membre du conseil. Je suis quand même la mairesse de Longueuil, et je représente 225 000 électeurs », ajoute-t-elle.
La mairesse rappelle qu’une analyse professionnelle de l’ÉNAP a été faite pour mieux comprendre la rémunération des élus, suivie d’une démonstration, de recommandations, de discussions et de propositions. Pour elle, ce débat « démontre le manque de maturité du conseil qui n’a pas réussi à faire consensus ».
Bien que la mairesse soutienne que ce vote « vient de clore un épisode », la conseillère Nathalie Boisclair a déposé hier une nouvelle proposition concernant la modification de la rémunération des élus effective à partir du prochain mandat, soit en novembre 2021.
« Je suis amère de cette tactique de l’opposition de garder ce sujet dans l’actualité, pour moi c’est une affaire classée. Les discussions reprendront avec un nouveau conseil, en 2021 », conclut la mairesse de Longueuil.