«On paie trop pour Longueuil» : la campagne a coûté au moins 60 000 $
EXCLUSIF – Depuis la fin de l'été, la campagne «On paie trop pour Longueuil» aurait coûté quelque 60 000 $ aux contribuables des villes de Brossard, Saint-Bruno et Saint-Lambert, dont au moins 20 000 $ uniquement pour des «conseils stratégiques».
C’est du moins ce qui ressort d’un document obtenu par TVRS grâce à la Loi sur l’accès à l’information.
En effet, selon les frais payés par la Ville de Saint-Bruno, 580 $ ont été déboursés à la firme Cohn & Wolf, et près de 4000 $ au consultant en conseils stratégiques Pierre Langlois, pour un total d’environ 4500 $. Comme Saint-Bruno est responsable d’environ 1/5 du financement, il faut multiplier ce montant par cinq, pour obtenir un très conservateur 20 000 $ pour l’ensemble des trois villes.
Parmi les autres dépenses faites par les villes dans le cadre de cette campagne, on retrouve des autocollants et aimants promotionnels (9 000 $), la création d’un site web (6 500 $), des super-panneaux publicitaires (15 000 $) et la location d’un véhicule avec chauffeur à l’entreprise SLS Limousine Montréal pour se rendre à une conférence de presse donnée à Québec (1300 $). Ces montants sont projetés à partir de la facture payée par Saint-Bruno.
Les trois villes sont responsables de payer la facture au prorata de leur population, mais c’est Brossard qui «chapeaute ce dossier», a précisé Saint-Bruno.
Municipalités | Pourcentage payé | Montant payé jusqu’à présent (estimé en $) |
Brossard | 63,4 | 40 976 |
Saint-Bruno | 19,8 | 12 797 |
Saint-Lambert | 16,8 | 10 858 |
Total (arrondi) | 100 | 64 631 |
N.B. les montants en rouge sont projetés à partir de la facture payée par Saint-Bruno |
Des coûts «pré-campagne»
La campagne officielle est lancée depuis octobre 2016, mais les coûts réels de la bataille contre l’agglomération pourraient être beaucoup plus importants que ceux déjà mentionnés plus tôt dans cet article.
Des documents obtenus par la Loi sur l’accès à l’information permettent de confirmer que des contrats ont été accordés à des firmes de conseils stratégiques bien avant le lancement officiel de la campagne.
Une offre de service faite par la firme Ryan Affaires publiques en décembre 2015, et approuvée par le directeur général de Brossard Nicolas Bouchard, propose de travailler sur «les enjeux auxquels sont confrontés les trois municipalités de la Rive-Sud dans leurs relations avec l’Agglomération de Longueuil».
On précise qu’«un budget d’un maximum de 25 000 $, toutes taxes et frais de service inclus […], sera à prévoir» pour répondre aux besoins.
Un contrat de moins de 25 000 $ peut normalement être octroyé de gré à gré par un fonctionnaire et sans l’approbation des membres du conseil municipal.
Il n’est pas précisé si Brossard a payé la facture seule, ou avec l’aide des deux autres villes liées.
De plus, les trois villes ont fait appel, en décembre 2015, à la firme Cohn & Wolf, cette fois pour «élaborer un plan d’action pour les villes de Brossard, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Lambert, dans le dossier de la gouvernance et du financement de l’agglomération».
Il n'a pas été possible de connaître le montant final payé, mais la firme «propose une banque de 35 heures à un tarif horaire préférentiel de 200 $». L’offre de service a été approuvée par le directeur des communications de Brossard, Alain Gauthier.
Ce dernier a d’ailleurs refusé de répondre à nos demandes de précision, aujourd’hui. Il a plutôt proposé à TVRS de rencontrer les trois maires lors d’une entrevue télévisée, au cours des prochains jours.
Montant exact ?
Lors du lancement de la campagne «On paie trop pour Longueuil», à la fin du mois d’octobre, le maire de Saint-Bruno, Martin Murray, avait indiqué que la campagne coûterait «quelques dizaines de milliers de dollars».
Les villes n’ont jamais voulu préciser le montant exact, ou indiquer le budget plafond de cette campagne.
À savoir si cette estimation incluait des dépenses faites il y a maintenant un an de cela, la question reste entière.