Un refuge pour sans-abri peine à trouver des fonds
Le nouveau refuge d’urgence pour personnes itinérantes la Halte du coin créé en plein cœur de la pandémie pour répondre aux besoins en hébergement sur la Rive-Sud pourrait cesser ses activités en raison d’un manque de 800 000 $ de financement pour assurer sa survie.
Trois organismes communautaires de Longueuil, soit le Repas du Passant, le Macadam Sud et la Casa Bernard-Hubert se sont réunis au début du mois d’août dernier pour créer la Halte du coin, un refuge d’hébergement d’urgence dans le contexte de la pandémie.
« Avec la pandémie, on cherchait différentes solutions pour aider les personnes en situation d’itinérance. On a créé ce refuge pour répondre à un besoin criant d’hébergements sur la Rive-Sud, car les autres organisations comme l’Abri de la Rive-Sud étaient déjà à pleine capacité », explique Nicholas Gildersleeve, directeur général de La Casa Bernard-Hubert.
En effet, cette initiative découle de la fermeture du motel Siesta qui servait de centre d’hébergement de jour au Repas du Passant et au Macadam Sud. Faisant appel à l’expertise en hébergement de la Casa Bernard-Hubert, le nouveau refuge s’est installé à l’église Notre-Dame-de-Grâce.
En tout, 15 intervenants ont été engagés pour s’occuper des personnes dans le besoin, tandis que le refuge peut recevoir jusqu’à 25 visiteurs par jour. Depuis son ouverture, l’établissement accueille en moyenne 16 et 18 personnes quotidiennement, leur offrant trois repas par jour, un lit et un suivi vers la réinsertion.
Pour la création du refuge, les organismes ont eu recours à différents moyens de financement, comme le Fonds d’urgence pour les organismes communautaires du Canada, la Croix-Rouge ou encore le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Jusqu’à présent, quelque 500 000 $ ont été recueillis pour maintenir les services.
Toutefois, Nicholas Gildersleeve assure qu’il faudrait encore 800 000 $ pour assurer la survie et la permanence du refuge. « On ne peut pas fermer, nous sommes le seul organisme qui offre une aide d’urgence pour les sans-abris dans la région, et les demandes s’accélèrent », souligne-t-il.
Actuellement, les trois organismes ont des discussions avec les Centres intégrés de santé et de services sociaux du territoire, des lettres ont été envoyées au gouvernement du Québec, des sorties sur la place publique sont de plus en plus fréquentes. « C’est urgent, on a besoin de ce financement, sinon tous ces gens vont retourner dans la rue, avec l’hiver qui approche, c’est inconcevable », se désole Nicholas Gildersleeve.
Une conférence de presse se tiendra le 19 octobre prochain, annonçant des bonnes ou de mauvaises nouvelles. « Tout dépend des réponses que l’on obtiendra d’ici là », conclut le directeur.