50 % des services éducatifs en milieu familial songent à fermer leurs portes en Montérégie
Selon un sondage réalisé par la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ), près de la moitié des responsables des services éducatifs (RSE) en milieu familial de la province envisage fermer leurs portes en raison des offres monétaires jugées insuffisantes actuellement proposées par le gouvernement.
Même scénario pour la Montérégie, où 50 % des répondantes songent à fermer leur service. D’ici trois ans, si aucun changement monétaire et réglementaire n’est fait, la moitié des intervenantes en milieu familial ne renouvelleront pas leur contrat de travail.
« Les RSE sont épuisées. On nous impose de multiples réglementations, mais notre salaire n’augmente jamais », déplore la présidente de l’Alliance des intervenantes en milieu familial de la Montérégie, France Lavallée.
Aujourd’hui, les RSE gagnent un salaire de 12,48 $ de l’heure, une rémunération en dessous du salaire minimum. De plus, leur lieu de travail est ouvert 50 heures par semaine.
La présidente explique que le Québec souffre déjà d’une pénurie des différents services de garde, notamment les CPE, les garderies et les services éducatifs en milieu familial. « De nombreux parents cherchent un endroit où placer leurs jeunes enfants », soutient-elle.
Ainsi, les intervenantes en milieu familial accueillent entre six et neuf enfants chez elles, et les CPE sont en manque de personnel, compliquant ainsi l’inscription de nouveaux bébés.
En plus, « Depuis l’imposition de La Place 0-5, les inscriptions sont alourdies », explique Mme Lavallée. En effet, cette étape est obligatoire pour avoir accès à n’importe quel type de service de garde au Québec.
Une profession non reconnue
« La reconnaissance de notre profession est ce qui importe le plus pour nous », affirme Mme Lavallée. De plus, les RSE souhaitent une rémunération de 16,75 $ de l’heure, des outils et aides financières pour répondre aux réglementations gouvernementales, et du temps pour s’occuper adéquatement des enfants.
Rappelons que toutes les intervenantes en milieu familial doivent assumer à leurs frais tout ce dont elles ont besoin pour faire leur travail : fournitures, nourritures, jeux et jouets, etc. Elles ne reçoivent aucune subvention de la part du gouvernement et doivent même payer le droit de pratiquer leur profession.
En effet, les intervenantes doivent elles aussi s’inscrire au programme La Place 0-5 an pour être visibles sur la liste des services de garde disponibles. Les coûts sont de 60 $ pour la vie, plus 11 $ par enfant chaque année. « Pour une RSE qui abrite neuf enfants, on rajoute 99 $ de dépense par année, simplement pour exercer son métier », se désole France Lavallée.
Considérant que 90 000 enfants bénéficient des services éducatifs en milieu familial à travers la province, se seraient 45 000 bambins qui se retrouveraient sans endroit où être gardés.
« C’est inadmissible, il faut se rappeler que nous sommes le premier maillon de l’éducation des enfants. On les accompagne dans les premiers moments de leur vie et on les prépare à entrer à l’école. On est importante », ajoute la présidente de l’ADIM.
« Pour la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon, si le gouvernement ne bonifie pas de façon significative ses offres monétaires, c’est clair que cela pourrait avoir de graves conséquences pour les parents du Québec et leurs enfants. », a-t-elle annoncé par voie de communiqué.