Boisé des Hirondelles : une conseillère de Saint-Bruno accuse l’agglomération de désinformer les citoyens
La conseillère numéro 6 de Saint-Bruno, Marilou Alarie, accuse l’agglomération de Longueuil de désinformer les citoyens en ce qui concerne la protection du Boisé des Hirondelles.
Depuis 2006, le secteur appartient au promoteur immobilier Sommet Prestige inc. Toutefois, le lieu est reconnu par le ministère de l’Environnement, entre autres parce qu’on y retrouve une herbacée «rare et d’intérêt exceptionnel», le ginseng à cinq folioles.
Cependant, l’agglomération de Longueuil a confirmé par communiqué samedi dernier avoir «ajusté» le niveau de protection du boisé d’«intérêt confirmé» à «statut à documenter» dans le schéma d’aménagement et de développement.
Elle prétend l’avoir fait en attendant que Saint-Bruno adopte un règlement pour la protection du boisé et croit que Saint-Bruno doit prendre ses responsabilités à cet égard.
Selon la conseillère Marilou Alarie, cette explication est insensée et cherche à désinformer le public.
Saint-Bruno ne peut pas adopter un règlement municipal sur la protection de la forêt tant que le schéma d’aménagement n’est pas adopté par l’agglomération. Ce n’est pas logique!», a-t-elle expliqué à TVRS.
Pression du promoteur ?
Selon l’administration du maire de Saint-Bruno Martin Murray, c’est avant tout la pression du promoteur immobilier qui a poussé l’agglomération de Longueuil, dirigée par Caroline St-Hilaire, à modifier le statut du boisé.
Dans une lettre du 3 février 2016 destinée à Mme St-Hilaire et dont TVRS a obtenu copie, le cabinet d’avocat Kaufman-Laramée, conseillers juridiques du promoteur, demande à l’agglomération de revoir le statut du terrain.
Le cabinet dénonce entre autres que le développement résidentiel pourrait être compromis par le statut protégé du boisé contenu dans le schéma d’aménagement.
Les avocats ajoutent également que l’indemnité d’expropriation à laquelle pourrait avoir droit leur cliente pourrait être «très substantielle».
Selon Mme Alarie, la mairesse de Longueuil «se retrouve donc un peu coincée».
Elle croit, à l’instar du maire Murray, que cette lettre est la raison première derrière le changement de cap de l’agglomération.
L’agglomération «a fait son travail»
L’agglomération, elle, nie catégoriquement avoir modifié le statut du boisé en raison de la pression du promoteur.
On dit avoir fait ses devoirs et on assure que le terrain est protégé de toute coupe d’arbres, que le statut contenu dans le schéma d’aménagement soit d’«intérêt confirmé» ou «à documenter».
«Un règlement de contrôle intérimaire [adopté] en juillet 2014 est toujours en vigueur; il interdit l'abattage d'arbres sur ces territoires d'intérêt et conséquemment, toute forme de développement», a tenu à expliquer l’agglomération par communiqué.
L’adoption du schéma d’aménagement final pourrait avoir lieu lors de la prochaine séance du conseil d’agglomération, soit le 21 avril.