Déraillement de train à Longueuil : un mois plus tard, la cause n'a toujours pas été identifiée
Les wagons déraillés à Longueuil le 14 novembre [Photo: Michaël Rivard - APPAL] |
Le Bureau de la sécurité des transports du Canada a annoncé lors de sa comparution au Comité permanent des transports de la Chambre des communes que la cause du déraillement de train à Longueuil, survenu le 14 novembre dernier, n'a toujours pas été identifiée.
Des intervenants du BST s'étaient déplacés sur les lieux le jour de l'accident, mais n'avaient pas pu déterminer la cause de l'incident. L'ouverture d'une enquête serait donc nécessaire afin d'établir l'origine du déraillement, qui a paralysé une partie de la Rive-Sud de Montréal pendant près de 24h.
Rappelons que le 14 novembre vers 8h30, un total de huit wagons ont déraillé à la station de triage LeMoyne à Longueuil. Un d'entre eux s'était perforé, laissant s'échapper une importante fuite de peroxyde d'hydrogène. La fuite du produit chimique avait amené la Ville de Longueuil à mettre en place un confinement préventif dans un rayon de 800 mètres du lieu de l'incident, affectant plus particulièrement les secteurs de St-Georges / St-Louis et de LeMoyne. Plusieurs garderies du secteur avaient été évacuées, et la route 116 avait été complètement fermée du boulevard Taschereau, à la hauteur du boulevard Curé-Poirier Est, jusqu'à Saint-Bruno-de-Montarville, à la hauteur de l'autoroute 30.
L'événement hautement médiatisé n'a fait aucun blessé, mais a eu un grand impact sur la circulation du Grand Montréal pendant plusieurs heures.
Yoan Marier, le président du BST, indiquait lors de l'audience de mardi dernier que « l'accident de Longueuil est encore sous évaluation » par les enquêteurs.
« Ils en sont actuellement à évaluer l'événement, ça veut dire qu'ils ont parlé à des gens, et qu'ils ont évalué les wagons et ce qui s'est passé. Là, on en est à déterminer si on fait une enquête complète, et si oui, quelle sera sa qualification. Ça va d'une enquête de portée limitée jusqu'à une enquête complexe, donc on est en train d'évaluer ça. C'est un processus qui peut prendre de quelques jours à quelques semaines », expliquait le président.
Le principal critère qui amène le BST à ouvrir une enquête sur un événement ferroviaire est si ce dernier génère des leçons de sécurité permettant d'améliorer la sécurité du transport ferroviaire. Selon M. Marier, près de 3500 accidents ferroviaires sont rapportés au Bureau chaque année, mais en moyenne, seulement quatre d'entre eux concernent des fuites de produits chimiques dangereux. « Ce n'est pas quelque chose qui se produit très souvent », déclare Yoan Marier. Une enquête en profondeur peut prendre entre six mois et un an et demi avant de dévoiler ses résultats.
Les députés bloquistes de Pierre-Boucher – Les Patriotes – Verchères et de Longueuil—Saint-Hubert, Xavier Barsalou-Duval et Denis Trudel, ont dénoncé les délais de procédure du BST, en demandant à l'entité d'ouvrir une enquête.