Des organismes dénoncent les conditions de travail au féminin
Dans le cadre de la Journée internationale des travailleurs et travailleuses, le mercredi 1er mai, une dizaine d'organismes communautaires ont marché pour dénoncer les conditions salariales des femmes œuvrant au sein de ceux-ci.
Une centaine d’employés, de bénévoles et d’autres marcheurs impliqués dans les organismes Carrefour pour Elle, le Centre des femmes de Longueuil, la Maison la Virevolte et Inform’elle sont partis des locaux de L’Entraide Chez Nous en après-midi pour se rendre devant le bureau du député de Taillon et ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant.
Ils réclament une reconnaissance de l’État pour les organismes, explique l’adjointe à la direction de Carrefour pour Elle, Marie-Christine Plante. « On veut être reconnu comme des acteurs et des partenaires essentiels du gouvernement. Il y a une grosse disparité en terme financier entre le milieu communautaire et le milieu institutionnel. Les organismes qui reçoivent des subventions du gouvernement n’ont même pas droit à une indexation au coût de la vie! C’est un non-sens! »
Le premier budget du gouvernement de François Legault a aussi été une déception pour plusieurs de ces organismes. « On a eu droit à peu de nouvel argent pour les groupes communautaires », soutient Mme Plante.
Or, selon elle, ce sont les conditions salariales des travailleuses, puisqu’une majorité des travailleurs des milieux communautaires sont des femmes, qui en écopent. « Aucun organisme ne veut couper dans ses services et malheureusement, les travailleuses passent en dernier, après les personnes vulnérables. »
Marie-Christine Plante soutient que cette problématique en entraîne d’autres : problèmes de rétention du personnel et de pérennisation des équipes, employés à temps partiel et situations de pauvreté.
La marche veut aussi s’attaquer à la féminisation de la pauvreté « Au Québec, on a encore un écart salarial important entre les sexes. Les femmes gagnent en moyenne 3 $ de l’heure de moins que les hommes, sans compter le fait que les milieux traditionnellement féminins écopent en termes de conditions salariales. Le Québec se dit égalitaire, mais la majorité des stages non rémunérés sont faits par des femmes, et une grande partie du travail faite par celles-ci, comme s’occuper des parents vieillissants et des enfants, reste invisible », dénonce Mme Plante.
Le regroupement aspire à dénoncer cette invisibilisation du travail féminin, à indexer le salaire des travailleurs au coût de la vie, mais aussi à éduquer le nouveau gouvernement sur la réalité des milieux communautaires.