Grève des éducatrices en milieu familial
La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) a annoncé hier le début d’une grève le 31 janvier prochain dans toutes les régions du Québec.
En Montérégie, elles sont plus d’un millier à œuvrer dans le domaine des services éducatifs en milieu familial et près de 6000 enfants font partie de ce réseau de garderies.
La recommandation de grève a été votée par 96,3 % des membres de la Fédération.
À partir du 31 janvier et jusqu’au 20 mars, les services éducatifs à la petite enfance ouvriront 15 minutes plus tard, tous les vendredis. Cette grève vise à suspendre en tout deux heures de travail sur huit semaines, et pourrait s’ajouter une demi-journée et une journée complète.
« Le but n’est pas de prendre les parents en otages, mais c’est le seul moyen de se faire entendre », explique France Lavallée, présidente de l’Alliance des intervenantes en milieu familial (ADIM-CSQ) Montérégie.
« On réclame un salaire décent et de meilleures conditions de travail », déclare-t-elle.
Concrètement, les responsables en services éducatifs en milieu familial (RSE) souhaitent une rémunération de 16,75 $ de l’heure. Actuellement, elles gagnent 12,42 $ de l’heure, soit un montant en dessous du salaire minimum de 12,50 $.
Le 20 décembre dernier, le ministère de la Famille a déposé une offre de 0,06 $ d’augmentation aux RSE, soit un revenu de 12,48 $ de l’heure.
Ces travailleuses occupent un poste « hybride », explique France Lavallée. Elles sont considérées comme des travailleurs autonomes, tout en étant subventionnées par le ministère avec le coût des places à 8,35 $ par jour. Toutefois, elles n’ont pas accès aux normes du travail et financent elles-mêmes leurs matériels éducatifs et les repas fournis aux enfants.
« On a beaucoup d’obligations, et c’est nous qui payons. Le coût de la nourriture a augmenté, mais nous, on n’est jamais augmenté », se désole la présidente de l’ADIM Montérégie.
De plus, le ministère a instauré une nouvelle réglementation. Dès le mois de mai, les intervenantes devront désormais établir un « dossier de l’enfant » et offrir aux parents deux rencontres par année afin de discuter du développement de l’enfant.
« Comment allons-nous trouver le temps ? », questionne Mme. Lavallée. « On travaille déjà 50 heures par semaine et on doit ajouter de la rédaction, de l’observation et plusieurs soirées de rencontre à notre agenda », ajoute-t-elle.
Ces nouvelles réglementations ne dérangent pas les éducatrices, mais elles réclament un salaire équivalent aux demandes du ministère et à la charge de travail.
Rappelons que les responsables en services éducatifs en milieu familial sont au nombre de 10 000 à travers la province et qu’elles accueillent quotidiennement 90 000 enfants.
« On est payées en deçà du salaire minimum alors qu’on est le premier maillon de l’éducation des enfants. On est importantes », termine France Lavallée.