Le projet du terminal portuaire à Contrecœur va de l’avant
Le ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique, Jonathan Wilkinson, autorise le projet d’agrandissement du terminal portuaire de Contrecœur.
« Cette décision fait suite à un processus d’évaluation environnementale rigoureux et fondé sur les données scientifiques, qui a permis de conclure que le projet n’est pas susceptible d’entraîner des effets environnementaux négatifs importants lorsque les mesures d’atténuation sont prises en compte », mentionne le ministère, par voie de communiqué.
Bien que l’habitat du chevalier cuivré et de la rainette faux-grillon soit menacé par les travaux, les mesures d’atténuation déterminées par le promoteur du projet, l’Administration portuaire de Montréal (APM), vont permettre de minimiser les impacts sur l’environnement, comme souligné dans le rapport d’évaluation environnementale de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada.
Dans sa déclaration de décision, le ministre Wilkinson impose toute de même 330 conditions juridiquement contraignantes que le promoteur devra respecter pendant toute la durée de vie du projet, dans l’objectif de « protéger la santé humaine, le poisson et son habitat, les oiseaux migrateurs, les milieux humides, l’utilisation du territoire et des ressources par les Premières Nations, les patrimoines naturel et culturel et les espèces en péril ». Cette autorisation était la dernière étape pour amorcer les travaux.
Le projet de l’APM vise l’aménagement d’un terminal portuaire à conteneurs d’une capacité annuelle maximale de 1,15 million de conteneurs à Contrecœur. Un quai de 675 mètres avec deux postes d’amarrage sera construit, ainsi qu’une gare ferroviaire avec cour intermodale, une aire d’entreposage, des bâtiments de support, un accès ferroviaire et routier et une aire de contrôle des camions.
Selon l’APM, il s’agit d’un projet estimé entre 750 et 950 millions de dollars. Le gouvernement du Québec a d’ailleurs annoncé en janvier une contribution de 55 M$ pour amorcer les travaux préliminaires, dont le premier coup de pelle est attendu en automne prochain. La mise en service du terminal portuaire de Contrecœur est prévue en 2024.
La phase de construction permettra la création de près de 5 000 emplois, tandis que plus de 1 000 personnes seront engagées pour exploiter cette nouvelle infrastructure.
Déception des écologistes
La Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP) et le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) dénoncent la décision du ministère, concernant « les impacts dramatiques sur la biodiversité » que va engendrer le projet du terminal portuaire de Contrecœur.
« Le projet doit encore obtenir des permis en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Nous sommes déterminés à utiliser tous les moyens à notre disposition pour protéger le chevalier cuivré et la rainette faux-grillon », indique Alain Branchaud, directeur général de la SNAP Québec. Les organisations examinent les recours possibles avec l’intention de faire respecter les lois en vigueur.
Rappelons que le 20 février, le ministère des Pêches et des Océans (MOP) du Canada a présenté un projet d’arrêté ministériel visant la protection de l’habitat essentiel du chevalier cuivré, excluant la réserve nationale de faune des îles de Contrecœur.