L’entente de principe sur le logement de Québec et Ottawa accueillie favorablement
La Ville de Longueuil et le Comité de logement Rive-Sud saluent l’entente sur l’application en sol québécois de la Stratégie nationale sur le logement entre Québec et Ottawa qui débloque des fonds fédéraux figés depuis trois ans. Le Québec recevra 1,7 milliard de dollars sur 10 ans pour la création de logements sociaux et abordables.
Pour la Ville de Longueuil, cette entente représente « une étape importante pour répondre aux enjeux en logement social », bien qu’elle reste « vigilante pour la suite du dossier ».
Seulement pour Longueuil, 15 projets de logements sociaux et abordables sont en attente d’autorisation d’AccèsLogis Québec, dont certains depuis six ou sept ans. En tout, plus de 300 logements devraient voir le jour si tous ces projets finissent par être réalisés.
Cela concerne des logements destinés aux jeunes mères, aux personnes vivant avec des troubles de santé mentale, aux itinérants, aux ménages à faible revenu, aux personnes âgées, aux personnes à mobilité réduite, aux personnes vivant avec une déficience visuelle, aux retraités, et à tous les gens cherchant un loyer abordable.
« Les citoyens ont besoin de ces logis. Ils nous interpellent, mais nous n’avons pas le pouvoir d’accélérer ces projets. Nous espérons donc que l’entente permettra la réalisation de projets à court terme », a déclaré la mairesse de Longueuil, Sylvie Parent, par voie de communiqué.
Actuellement, 1 500 ménages longueuillois sont placés sur une liste d’attente pour un logement subventionné. Selon le dernier rapport de la Société canadienne d’hypothèques et de logement publié en janvier, le taux d’inoccupation à Longueuil est de 1,5 %, tandis qu’un ménage locataire sur trois doit consacrer 30 % et plus de son revenu pour se loger.
Pour Marco Monzon de Comité logement Rive-Sud, cette entente est accueillie « favorablement ». Néanmoins, il soulève plusieurs incertitudes dans ce dossier, notamment sur l’avenir du programme québécois AccèsLogis et sur le désir d’investir dans les logements sociaux du côté de la Coalition Avenir Québec (CAQ). « Depuis que la CAQ est au pouvoir, il n’y a eu aucun investissement pour la création d’unités de logement social », soutient M. Monzon.
Il espère que cette entente permettra de réaliser « rapidement les projets en attente pour construire de nouvelles unités à travers la province ». Bien que l’accord débloque 1,7 G$ sur 10 ans pour le Québec, M. Monzon rappelle que cette somme ne suffira pas à atteindre l’objectif de 10 000 nouvelles unités par an en cinq ans, établi par différentes organisations. « On est loin du compte, mais c’est un pas dans la bonne direction », assure-t-il.
Ce montant s’ajoute au un milliard de dollars destiné au logement social à l’échelle du Canada annoncé hier par Ottawa.
Stratégie nationale sur le logement
Pendant plus de trois ans, les gouvernements du Québec et du Canada n’arrivaient pas à s’entendre sur l’application en sol québécois de la Stratégie nationale sur le logement. Le Québec refusait d’y prendre part en raison des conditions définies par Ottawa.
La Stratégie nationale sur le logement prévoit des investissements combinés du gouvernement fédéral et des provinces de plus de 55 milliards sur 10 ans afin d’améliorer l’accès à des loyers abordables. L’objectif est de combler les besoins en logement de 530 000 familles en créant 100 000 nouveaux logements et en en rénovant plus de 300 000.