Les usagers du transport adapté de Longueuil dénoncent l’absence de formation des chauffeurs et le manque de sécurité
Le directeur-général de l’AUTAL, Martin Morin a accueilli les doléances des membres présents lundi matin lors de la réunion tenue au Foyer St-Antoine. (photo Francois Laramée) |
Une trentaine de membres de l'Association des usagers du transport adapté de Longueuil (AUTAL), étaient réunies lundi matin dans le Vieux Longueuil, pour supporter un véritable mouvement national visant à améliorer les services de transport adapté fourni ici par le Réseau de transport de Longueuil mais aussi dans l’ensemble du Québec.
Considérant qu'il reste beaucoup de chemin à parcourir en matière de transport adapté, l'Association des usagers du transport adapté de Longueuil (AUTAL), en collaboration avec l'Alliance des regroupements des usagers du transport adapté du Québec (ARUTAQ), se mobilise donc afin de dénoncer vigoureusement les effets dévastateurs de la Loi 17 partout au Québec. Cette loi qui concerne le transport rémunéré de personnes par automobile, déposée en mars 2019 et adoptée le 10 octobre 2020 a eu des effets négatifs sur le service du transport adapté au Québec et, par conséquent, la vie quotidienne des personnes handicapées utilisant ces services, à travers la province.
Depuis l’instauration de la Loi 17, Loi concernant le transport rémunéré de personnes par automobile, plusieurs répercussions se font sentir de manière significative. Cette loi a engendré une abolition des permis des propriétaires de taxis, responsables de 70 % des déplacements en transport adapté au Québec, soit près de 7 millions de déplacements par année. L’abolition des permis a entraîné une pénurie de main d’œuvre et une rareté de véhicules.
Lors de la réunion des membres, qui se tenait au Foyer St-Antoine, plusieurs membres de l’AUTAL ont évoqué de nombreux problèmes. L’impossibilité de se rendre dans le secteur de St-Jean-sur-Richelieu, la ponctualité du service, la sécurité déficiente, la salubrité des véhicules et l’absence de formation des chauffeurs, sans parler des problèmes de communication car plusieurs chauffeurs ne parlent ni français ni anglais.
Afin d’assurer un service de transport accessible, sécuritaire, et de qualité à toutes les personnes handicapées du Québec, l'AUTAL émet trois recommandations soit :
• La création d'un programme gouvernemental de recrutement de chauffeurs pour le transport adapté, pour tout le territoire du Québec, et de valorisation de cette profession;
• La création d’un programme gouvernemental de formation obligatoire et rémunéré, et d’une qualification adéquate de ces nouveaux chauffeurs en transport adapté aux personnes handicapées;
• La création d'un programme d'aide financière spécifique au transport adapté pour la mise en service de véhicules universellement accessibles pour combler la disponibilité nécessaire à l'offre de service
De plus, tout en reconnaissant qu’une bonification du financement a été annoncée, le 12 mars 2024, dans le budget provincial 2024-2025, les questions suivantes demeurent toutefois sans réponses : À quel moment précisément sera versée cette aide financière ? Quand le saura-t-on ? De quelle manière sera-t-elle répartie (entre les grandes villes et celles plus petites) ? Sera-t-elle équitable pour notre région ? Quel sera le montant qui sera alloué à notre région ?
En entrevue à TVRS le directeur-général de l’organisme, Martin Morin a cependant précisé que la situation des quelque 8000 usagers du transport adapté de la Rive-Sud étaient peut-être moins problématique qu’ailleurs au Québec mais que l’AUTAL se devait d’appuyer le mouvement national.