Pleins feux sur la crise du logement et le 1er juillet
(Photo : archives TVRS) |
C'est demain, premier juillet, que bon nombre de citoyens déménageront : pleins feux sur la crise qui sévit dans le milieu de la location de logements sur la Rive-Sud de Montréal.
Pour le directeur général du Comité logement Rive-Sud, Marco Monzon, cette année est pire que les précédentes en termes de demandes d'aides au logement. Au total, l'organisme qu'il dirige en recevait autour de 2000 : la statistique a augmenté de 110 % en deux ans pour atteindre 3500. Les cas sont également de plus en plus complexes, entre autres à cause de la pandémie de COVID-19, mais également en raison du dérèglement de l'équilibre entre propriétaires et locataires.
L'une des causes principales de ces demandes d'aide : le taux d'inoccupation très faible. « Pour Longueuil, pour tous les types de logements, on parle d'un taux d'inoccupation de 1,1 %. Ça c'est un portrait qui a été fait en octobre 2021 », dit M. Monzon.
Mais pour les logements pouvant accueillir des familles, ce taux est parfois plus faible. Le directeur général cite en exemple le marché de La Prairie, qui a un taux d'inoccupation de ces logements à 0,4 %. Et qui dit rareté dit augmentation des prix. Pour l'ensemble de la Rive-Sud, le coût des loyers a augmenté de 14 % depuis un an selon les prix observés sur le site internet Kijiji. « Certaines villes indiquent même des taux d'inoccupation à 0 %, mais toutes ne peuvent pas avancer de telles statistiques. »
Moins de logements, ils sont plus chers et ce qu'on observe au Comité logement Rive-Sud c'est « de plus en plus de pratiques malhonnêtes de propriétaires qui veulent profiter de la ruée vers l'or, ils veulent sortir les gens de leurs logements et les ruiner à grands prix. »
Rôle des villes
À savoir qu'est-ce qui pourrait faire en sorte d'améliorer les choses pour les locataires et faire baisser les prix du marché, M. Monzon croit que de construire davantage de logements aiderait, mais également qu'il faut faire davantage de place aux logements sociaux. Pour ce faire, les villes ont des pouvoirs entre les mains qui peuvent leur permettre d'y arriver. « Ils ont plusieurs leviers pour agir, comme le changement de zonage, mais ça prend de la volonté politique. [...] On ne peut pas commencer à faire des économies d'échelle sur les personnes qui seront potentiellement dehors demain. On n'a pas le temps de commencer à négocier pour des 100 ou des 200 $. Il faut mettre les choses en place pour aider les gens, parce que ce sont des drames qu'ils vivent. »
Les villes de Longueuil et Laval annonçaient d'ailleurs la tenue d'un sommet de l'habitation le 26 août prochain, qui regroupera des centaines d'acteurs et tentera de trouver des solutions aux enjeux actuels liés à la crise du logement dans la province.
Le Comité logement Rive-Sud invite les personnes qui ont besoin d'aide au logement à le contacter par téléphone au 450 699-3060, ou à remplir le formulaire sur son site Internet.