Longueuil en tête de liste du palmarès des déversements des eaux usées
La Fondation Rivières a dévoilé la semaine dernière le palmarès des 50 municipalités avec le pire bilan d’intensité des déversements des eaux usées pour l’année 2019. La Ville de Longueuil est la pire de la province.
L’analyse démontre que Longueuil a un indice d’intensité des déversements de près de 20 000, soit quatre fois plus que celui de Laval, la seconde ville du classement, en plus d’être en tête de liste des grandes villes en ordre d’intensité des déversements par habitant.
L’indice d’intensité des déversements tient compte du débit de conception de la station d’épuration, de la taille de l’ouvrage qui a débordé et de la durée de chacun des déversements.
Le réseau d’assainissement des eaux usées de la Ville de Longueuil dessert également les villes de Boucherville, Brossard et Saint-Lambert. Ces municipalités sont donc concernées par les débordements de certains bassins situés sur leur territoire.
André Bélanger, le directeur général de la Fondation rivières, affirme que la situation à Longueuil est « exceptionnelle ». Des enjeux de gouvernance interne ont été identifiés, mais André Bélanger dénonce surtout la lenteur des réponses des ministères de l’Environnement et des Affaires municipales pour aider les villes.
En publiant ce palmarès, la Fondation met en lumière l’ampleur de la situation et signale l’inaction du gouvernement. « Le ministère de l’Environnement n’a émis aucun guide avec les normes à appliquer pour éviter les déversements. Les municipalités attendent des attestations d’assainissement depuis 2014 », déplore André Bélanger.
Avec 1 191 déversements en 2019, Longueuil est la 12e ville du palmarès avec le plus grand nombre de déversements. Sur la Rive-Sud, elle est suivie par Beloeil, qui en inventorie 610, et Chambly, qui en recense 386.
« Le débordement des systèmes d’évacuation des eaux usées est un problème sérieux qui affecte un grand nombre de municipalités québécoises et Longueuil ne fait pas exception. La situation est sérieuse et des gestes doivent être posés afin d’y remédier. Il n’est pas acceptable que notre agglomération affiche un tel bilan », réagit la mairesse de Longueuil, Sylvie Parent.
La Ville de Longueuil a soumis un plan de gestion des débordements qui prévoit l’ajout de deux bassins de rétention dans les secteurs où la majorité des débordements ont lieu au ministère de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques.
La mairesse rappelle également que la « Stratégie de l’eau prévoit des investissements de 450 M$, et dont près de 300 M$ seront réservés à la mise aux normes du Centre d’épuration Rive-Sud et la mise en œuvre du Plan de gestion des débordements ».
Concernant les autres municipalités de la Rive-Sud avec un piètre indice d’intensité des déversements, on retrouve Saint-Bruno-de-Montarville à la 26e place, La Prairie à la 33e, Varennes à la 35e et Chambly à la 42e.
De plus, la municipalité de Verchères figure à la 38e position des pires villes selon l’indice d’intensité des déversements par habitant, tandis que Longueuil est classée 11e selon cet indicateur.
« J’espère que les villes mettront les efforts nécessaires pour améliorer leur bilan et remédier à ce problème qui réduit l’accès à l’eau des citoyens et qui a des impacts catastrophiques sur l’environnement », conclut André Bélanger.