Manifestation de fonctionnaires fédéraux à Boucherville
Une quarantaine de fonctionnaires et d’anciens fonctionnaires fédéraux ont bloqué, mardi matin, l’accès du Centre de traitement d'assurance-emploi à Boucherville pour protester contre les difficultés du système Phénix.
Les manifestants dénonçaient les déboires des employés gouvernementaux, à la fois avec le système de paye défectueux et avec la plus récente offre compensatoire du gouvernement face aux problèmes du système Phénix. En effet, vendredi dernier, le gouvernement a offert un dédommagement de 1,25 jour de congé par année pendant 4 ans aux fonctionnaires payés par Phénix.
Rappelons que ce système de paye a été acheté par le gouvernement conservateur de Stephen Harper puis a été implanté en 2016 par le gouvernement libéral de Justin Trudeau. Or, depuis, celui-ci connaît de nombreux problèmes, notamment en payant trop, pas assez ou pas du tout certains fonctionnaires.
Selon le vice-président régional et porte-parole de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC)-Québec, Yvon Barrière, il s’agit d’une offre totalement insuffisante. « La plupart des fonctionnaires ont passé plus de temps au téléphone à tenter de comprendre leur paye et/ou à tenter de résoudre les problèmes. Encore aujourd’hui 82 % des fonctionnaires fédéraux ont des problèmes avec le système Phénix et la totalité d’entre eux ne sait pas si leur paye nette est encore bonne. »
Selon M. Barrière, à Boucherville ce pourrait être jusqu’à 190 employés de la fonction publique qui sont affectés par Phénix.
Martin Charron, un employé du ministère de la Défense, attend encore aujourd’hui une somme considérable de salaire non versé. « La dernière fois que j’ai fait le compte, j’étais rendu à 32 000 $. On ne voit pas la lumière au bout du tunnel, certains disent que ça pourrait prendre jusqu’à dix ans encore avant que ce soit réglé. »
Si M. Charron a eu droit à de l’aide du ministère de la Défense, l’ancienne employée de Santé Canada, France Gaudreau, n’a pas eu la même chance. Elle soutient que le gouvernement lui doit encore 24 000 $ et qu’elle n’a jamais eu sa dernière semaine de paye ni son indemnité de départ.