Moins d'argent pour la mairesse de Longueuil, mais plus pour les élus
Au lendemain de la présentation du rapport d’analyse de l’École nationale d’administration publique (ÉNAP) concernant le revenu des élus au conseil de la Ville de Longueuil, le lundi 3 février, la mairesse Sylvie Parent propose une révision de la structure de rémunération tant pour elle que pour ses collègues.
Cette recommandation vient dans la foulée de la diffusion d’un article sur un portrait salarial des maires et mairesses de la province par le Journal de Montréal, il y a quelques mois : Sylvie Parent était celle qui avait le salaire le plus élevé.
« La population et les conseillers, conseillères demandaient des explications et à juste titre », explique la mairesse.
Elle annonce alors une diminution de 40 000 $ par année sur sa paie, passant ainsi de 225 446 $ à 189 996 $. « J’ai remarqué une volonté citoyenne pour la réduction de mon salaire, je l’ai entendue et j’ai décidé de poser un geste concret », confie Mme Parent.
La cible à atteindre était un revenu comparable à la mairesse de Montréal, Valérie Plante, qui elle gagne 188 623 $ par année.
Toutefois, malgré le montant important que touchait Mme Parent avant ces ajustements, elle se tenait en dessous de la moyenne salariale des maires et mairesses du Québec.
Un salaire plus haut que les autres
La Ville de Longueuil connaît des particularités quant au salaire du maire ou de la mairesse. On compte une rémunération de l’agglomération de Longueuil et une de la municipalité. En plus, la Loi 122 de 2017 a supprimé la notion de plafonnement du salaire des élus en donnant la responsabilité aux villes de décider. De cette façon, le revenu de la mairesse n’a pas changé depuis.
Cependant, elle soutient que le salaire proposé était en vigueur avant son élection.
Également, Sylvie Parent s’implique au sein de la Communauté métropolitaine de Montréal qui offre une rémunération de 45 000 $ par année, combinée avec un montant de 18 076 $ de l’Autorité régionale de transport métropolitain.
« Ce sont des lois provinciales qui ont dicté que les membres de ces conseils d’administration respectifs reçoivent une rémunération », défend la mairesse de Longueuil.
C’est donc le cumulatif des différentes fonctions de Sylvie Parent qui a permis de dépasser un salaire de 220 000 $.
Plus d’argent pour les membres du conseil
Mme Parent s’est fait accompagner dans une démarche de réflexion quant au rehaussement du rôle d’un élu et sa reconnaissance. « L’analyse de l’ÉNAP permet de constater ce qui se passe ailleurs, de se faire une idée pour ensuite proposer des choses », soutient-elle.
De plus, l’analyse a démontré que les élus de la Ville de Longueuil sont les moins bien payés. En ce sens, la mairesse propose aux conseillers de bonifier leur salaire.
L’idée veut que les rémunérations octroyées au poste de maire suppléant et aux participations aux commissions, ainsi que les 40 000 $ de moins sur la paie de Mme Parent soient redistribués entre les 15 membres du conseil. L’augmentation serait alors de 11 600 $ pour chaque conseiller municipal et de 5 805 $ pour ceux d’arrondissement.
En d’autres termes, les maires suppléants ne recevront plus de salaire supplémentaire et les personnes voulant participer aux commissions devront le faire par intérêt et non plus pour une question d'argent.
La mairesse prévoit déposer, dès la prochaine séance du conseil du mardi 18 février, un projet de modification au Règlement concernant la rémunération des élus. Ce n’est qu’en mars ou en avril que les membres du conseil se prononceront sur ce projet.
Toutefois, tout changement à la rémunération des élus doit être approuvé par un vote aux deux tiers des conseillers, c’est-à-dire 11 d’entre eux, incluant le vote favorable de la mairesse.
Sylvie Parent souhaite « un vote favorable à l’unanimité ».
Une opposition insatisfaite
« Trop peu, trop tard! », pour le chef de l’opposition officielle de la Ville de Longueuil, Xavier Léger.
Le chef de Longueuil Citoyen n’est pas satisfait de l’annonce de la mairesse de Longueuil. Il dénonce encore son salaire trop élevé, en le comparant avec celui du premier ministre du Québec.
Pour les élus de l’opposition officielle, le seul problème demeure le salaire de la mairesse, et la rémunération des élus n’est pas leur priorité.