Santé mentale : le projet Résilience Rive-Sud est menacé
Le projet Résilience Rive-Sud, qui œuvre dans la prévention et la sensibilisation de la détresse en santé mentale, pourrait cesser ses activités du jour au lendemain en raison d’un manque de financement récurent.
Mis sur pied en urgence dans le contexte de la pandémie, Résilience Rive-Sud prévient la détresse et mobilise la population pour soutenir les clientèles les plus vulnérables de l’agglomération de Longueuil par l’entremise d’ateliers.
L’ABC pour cultiver sa résilience est un atelier informatif et interactif qui vise à améliorer la compréhension des effets possibles sur soi lorsque nous faisons face à un ou plusieurs changements de vie significatifs. Cette activité permet aux participants de travailler sur leur adaptation et leurs émotions en lien avec le changement.
Au contraire, La résilience : l’affaire de tous est un atelier qui s’adresse aux acteurs susceptibles d’être en contact avec des citoyens pouvant vivre de la détresse dans le cadre d’activités personnelles et/ou professionnelles pour les sensibiliser à l’écoute et la bienveillance envers ces individus. Les employés municipaux de la Ville de Longueuil ont suivi cette formation à la demande de la Ville.
« Il s’agit d’un service essentiel pour la communauté, soutient Madeleine Lagarde, directrice générale du Carrefour le Moutier, un des organismes qui pilote ce projet. Résilience Rive-Sud nous aide à repérer les personnes en détresse et à les référer vers les ressources les plus adéquates selon leur situation. C’est un projet qui permet davantage de tisser un filet de sécurité sociale dans toute l’agglomération. »
À l’heure actuelle, bien que le gouvernement se soit engagé à soutenir des initiatives communautaires en santé mentale d’ici 2026 dans le cadre du prochain Plan d’action interministériel en santé mentale, le comité de pilotage de Résilience Rive-Sud ne peut promettre le maintien de ses services après le mois de juin. En effet, la Ville a déboursé 8 000 $ pour la formation La résilience : l’affaire de tous, ce qui prolonge la durée de vie du projet jusqu’en été, alors que le financement d’urgence prend fin le 31 mars.
« Nous avons réussi à mettre en place ce projet grâce à du financement unique, explique Madeleine Lagarde, mais il nous faut absolument du financement récurrent pour assurer notre pérennité, et au moins garder notre formatrice. »
À moyen et long termes, Résilience Rive-Sud aimerait engager d’autres ressources pour offrir ses ateliers au plus de gens possible, et ainsi répondre à la demande qui ne cesse de croître. Le projet aurait besoin d’entre 65 000 $ et 100 000 $ par année pour donner accès à ses outils aux organismes communautaires des cinq villes de l’agglomération de Longueuil.
Le comité de pilotage de Résilience Rive-Sud, composé de représentants des organismes communautaire l’APAMM-RS, le Carrefour le Moutier et l’Arc-en-ciel des Seigneuries, attend de pied ferme le prochain budget du gouvernement du Québec. Pendant ce temps, plusieurs demandes sont envoyées au ministre Lionel Carmant et à la Ville de Longueuil pour garantir la survie de Résilience Rive-Sud.