Tension entre les pompiers et la MRC de Roussillon
La révision du schéma de couverture de risques en sécurité incendie crée des flammèches entre les différentes villes de la MRC de Roussillon et leurs services de sécurité incendie. En effet, cette semaine, des pompiers du Service de sécurité incendie de La Prairie ont manifesté et distribué des affichettes de porte affirmant qu'ils devaient attendre avant d’intervenir lors d’incendies la nuit.
Une information complètement fausse selon le directeur général de la MRC de Roussillon, Gilles Marcoux. « Les syndicats sont en période de moyens de pression et ils font des campagnes de peur et de désinformation. Je veux être très clair, en aucun cas la sécurité du public n’est et ne sera en danger », martèle-t-il.
Le nœud du conflit se situe autour de la refonte de certaines mesures d’intervention dans le schéma.
Selon le conseiller syndical pour le Syndicat des pompiers et pompières du Québec, Sylvain Piteau, certaines villes, comme Mercier, souhaiteraient baisser les coûts associés à certaines mesures de sécurité incendie. Il pointe plus particulièrement la révision à la baisse du nombre minimal de pompiers exigés lors d’incendies à risques élevés ou très élevés, soit dans les écoles, maisons pour personnes âgées, institutions, usines et autres bâtiments d’envergure.
Pour Gilles Marcoux, cette révision obligatoire n’est pas qu’une question financière. Il soutient que le schéma sera refait en fonction des nouvelles orientations gouvernementales, mais également de façon à ce qu’il soit « efficace et efficient ». M. Marcoux explique qu’au lieu de planifier une intervention en fonction de la catégorie d’un bâtiment, par exemple, celle-ci pourrait aussi prendre en compte le type d’occupation et ainsi offrir une connaissance plus précise du risque et de l’intervention nécessaire.
Le schéma actuel, datant de 2013, demande à Candiac, Delson, Châteauguay, La Prairie, Mercier, Saint-Constant et Sainte-Catherine de respecter un nombre de 14 pompiers sur place entre 15 et 20 minutes lors des incendies à risques élevés et très élevés. Selon M. Piteau, il s’agit d’un nombre optimal en termes d’intervention. « Quand on est pompier, on a deux préoccupations quand on arrive sur un lieu d’incendie : sauver des vies et sauver des biens. Il nous faut une force initiale importante pour y arriver. »
Le directeur général soutient que les syndicats, comme les citoyens, auront leur mot à dire sur le nouveau schéma, puisqu’une consultation publique est prévue à l’automne.
Rappelons que le schéma de couverture de risques en sécurité incendie est approuvé par le ministère de la Sécurité publique et balise les spécificités des interventions des pompiers lors des incendies. Toutes les municipalités d’une MRC y sont assujetties.