Trois manifestations pour la justice sociale et environnementale sur la Rive-Sud rassemblent une centaine de participants
Le mouvement Zone rouge pour le climat: les bottines qui grondent! s’est invité samedi aux portes des hôtels de ville de Longueuil, Saint-Bruno-de-Montarville et La Prairie et a rassemblé près d’une centaine de paires de souliers.
Cette manifestation silencieuse de type « shoe strike » conviait la population soucieuse des impacts environnementaux de déposer une paire de chaussures devant l’hôtel de ville de leur municipalité pour se joindre au mouvement qui dénonce l’inaction des gouvernements provincial et municipal dans la lutte aux changements climatiques.
« L’idée des bottines qui grondent c’est le bruit sourd d’un régiment en marche qui gronde », soutient Carole Mainville de l’organisme La Planète s’invite à Longueuil. L’objectif : se mobiliser pour amener les élus municipaux à en faire davantage en environnement.
Les villes concernées par les manifestations sont les résidences respectives des organisateurs de l’événement, notamment La Vigile Verte de La Prairie, Mères au front de Saint-Bruno-de-Montarville et La Planète s’invite à Longueuil. Les organismes souhaitaient faire front commun pour dénoncer l’inaction dans la réduction des gaz à effets de serre (GES).
À Longueuil particulièrement, Carole Mainville explique que le conseil municipal « pourrait en faire beaucoup plus ». En effet, elle souligne que les milieux naturels du territoire sont « mal protégés ». Elle fait référence notamment aux corridors naturels qui ne sont pas entretenus, alors que ces lieux permettraient aux chevreuils et autres animaux de se déplacer d’un endroit à l’autre, sans être « coincés » au parc Michel-Chartrand, par exemple.
« La biodiversité a besoin d’un boisé, mais ce n’est pas en plantant des arbres devant des maisons neuves qu’on va protéger nos milieux naturels et humides », confie Mme Mainville. Elle souhaite l’amélioration de l’aménagement du territoire en lien avec la protection de l’environnement.
De plus, Carole Mainville déplore que les impacts climatiques liés aux chantiers de construction ou de démolition ne soient pas divulgués par le conseil municipal, et qu’on ne parle « jamais d’écoconstruction », notamment en lien avec la récupération des matériaux. « Ça n’a aucun bon sens tout ce qu’on jette », dit-elle.
Finalement, la Longueuilloise est déçue de ne voir aucune réglementation concernant la Politique d’agriculture urbaine présentée il y a neuf mois par la Ville. « C’est important pour l’autosuffisance alimentaire, cette politique. Pourtant, même ce dossier n’avance pas assez vite. »
Plan pour une économie verte
D’ailleurs, les organisateurs déplorent le Plan pour une économie verte (PEV) du gouvernement du Québec présenté récemment qu’ils jugent « décevant, incohérent et irresponsable ». Carole Mainville se désole de l’idée d’acheter des crédits carbone qui profiteront à un autre territoire, en l’occurrence en Californie : « C’est irresponsable d’atteindre nos objectifs de réduction de GES en achetant des crédits carbone ailleurs. Le travail sera fait là-bas, mais ici on va continuer à approuver GNL Québec. Pour réduire tes GES, il faut que ta société et tes infrastructures soient concernées par les changements à adopter. »
Carole Mainville salue l’idée d’interdire la vente de véhicule neuf à essence d’ici les 15 prochaines années, mais assure que cette mesure aurait pu être mise en place bien avant 2035.