Un pas vers l’égalité avec Aurélie Rivard
Photo tirée d'Instagram |
L’athlète Aurélie Rivard, originaire de Saint-Jean-sur-Richelieu, se réjouit de la nouvelle reconnaissance accordée aux médaillés paralympiques qui seront désormais payés pour chaque podium, un traitement qui était jusqu’ici réservé exclusivement aux Olympiens.
« Le premier mot qui est sorti de ma bouche, c’est enfin! Ça fait assez longtemps qu’on en parle et qu’on essaie de faire changer les choses. On commençait à manquer de bonnes raisons pour ne pas valoriser nos paralympiens », s’est exclamée la jeune nageuse de 27 ans en entrevue avec TVRS.
À partir de cet été, lors des Jeux de Paris, le Comité paralympique canadien (CPC) soulignera les performances dignes d’un podium des athlètes paralympiques en offrant une rémunération aux médaillés. Ainsi, pour une médaille d’or, une récompense de 20 000$ sera accordée.
Cette annonce survient alors que le sentiment d’inégalité entre les athlètes paralympiques et olympiques est plus fort que jamais. Dans l'œil du public, la médaille paralympique n’a jamais la même valeur qu’une médaille olympique, a déploré Aurélie Rivard.
« C’est une décision sociale qu’on prend comme pays et société de considérer nos athlètes sur le même pied d’égalité. Au-delà du portefeuille, cette récompense va directement augmenter notre sentiment d’inclusion et d’appartenance », a-t-elle ajouté.
Un podium pour le futur
La Johannaise a confiance que cette reconnaissance va apporter un nouveau souffle de vie à la profession paralympique. Désormais, les athlètes n’auront plus à choisir entre l’entraînement ou le travail.
« On sous-estime l’importance que nos efforts et nos performances soient valorisés et reconnus. Si j’avais eu ce genre de soutien financier dès le début de ma carrière, je pense que ça aurait vraiment changé mon estime en tant qu’athlète », a confié Aurélie Rivard.
Même si l’annonce de mercredi représente un pas dans la bonne direction, la nageuse estime qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire pour l’inclusion et la diversité dans le sport paralympique.
« Ça prend tout le monde qui livre la même bataille pour faire avancer les choses. Le but ultime, c’est que le public valorise la médaille d’or paralympique au même titre que la médaille olympique », a-t-elle affirmé.
L'importance du modèle féminin
Aurélie Rivard a profité de la Journée internationale du sport féminin pour rappeler l’importance de continuer de mettre de l’avant les athlètes féminines afin de briser les barrières liées au genre dans une culture majoritairement masculine.
« Il y a encore trop de comportements normalisés qui ne devraient pas l’être. Il faut toujours se justifier parce qu’on est sans cesse comparées aux athlètes masculins. C’est une bataille quotidienne », a-t-elle dénoncé.
En 2014, à peine 4% des 35 000 heures d’émissions sportives dans les quatre principales chaînes de télé sportives canadiennes portaient sur des sports féminins, selon une étude du Conseil du statut de la femme publiée en novembre 2022.
« On doit offrir une plus grande accessibilité aux athlètes féminines. La nouvelle équipe de hockey féminin est un bon exemple qu’on avance dans la bonne direction, mais c’est un travail de longue haleine », a constaté la paralympienne.
Quant à la compétition, la nageuse s’envolera pour l’Europe dès la semaine prochaine afin de poursuivre sa préparation pour les Jeux de Paris 2024.