Le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux et député de Taillon, Lionel Carmant, était à l’école Jacques-Rousseau, à Longueuil, pour annoncer l'appui de 7,5 millions de dollars du gouvernement au programme Aider sans filtre, qui vise à aider les jeunes qui sont proches aidants auprès de personnes ayant des troubles de santé mentale.

Au Québec, 1 jeune sur 5 a un parent vivant avec un trouble de santé mentale. Ces jeunes sont, selon le directeur général du Réseau Avant de craquer, René Cloutier, « les grands oubliés en santé mentale, malgré qu’ils soient si nombreux ». Le nouveau programme, qui est mis en place grâce à la collaboration des nombreux organismes communautaires faisant partie du réseau que dirige M. Cloutier, viendra aider ces jeunes, en plus de ceux qui ont des proches ou amis aux prises avec de tels troubles.

M. Cloutier estime que « ce sont des milliers de proches aidants au Québec à repérer et à soutenir afin qu’ils puissent vivre leur vie de jeunesse le mieux possible et préserver leur propre santé mentale. » Pour y arriver, le programme mise sur les jeunes pour aider des jeunes. Ainsi, 35 agents de sensibilisation et de soutien âgés entre 18 et 29 ans seront embauchés par des organismes communautaires. 

Vigies dans les milieux

L'objectif de ces agents sera d’assurer que les proches aidants aient accès aux organisations pouvant leur offrir de l’aide et également qu’ils veuillent aller en chercher. Un réseau de vigies dans les différents milieux (maisons des jeunes, écoles et autres) que pourraient fréquenter les jeunes permettra de repérer et de référer ceux qui ont besoin de soutien aux bonnes ressources.

Au total, le ministre Carmant a indiqué que « le gouvernement va investir 7,5 millions de dollars au cours des quatre prochaines années, avec une contribution additionnelle à l’Appui de 1,7 million de dollars ».

Pour le directeur de l’organisme Appui proches aidants, Guillaume Joseph, Aider sans filtre permettra de donner du soutien à tous les proches aidants plutôt que de viser certaines catégories de personnes. « Ça permet aussi de créer des ponts avec d’autres organismes des projets comme ça. » 

« J'aurais aimé ça avoir ce type de ressources »

Porte-parole du Réseau Avant de craquer, le producteur et animateur Jean-Philippe Dion était des invités qui présentaient le projet en point de presse. Il a notamment témoigné de la manière dont sa vie familiale a été affectée par les troubles de santé mentale de sa mère. « J'aurais aimé ça avoir ce type de ressources pendant ma jeunesse. Je viens d'une famille tout à fait normale, avec une maman qui a été diagnostiquée comme ayant un trouble de santé mentale juste après ma naissance. J'ai été à même de constater à quel point c'était difficile de trouver des ressources pour l'aider. » Il ajoute que la situation était d'autant plus difficile dans les années 1990, alors que la santé mentale était un sujet tabou dans la société québécoise.