Cartes sur table : Deux élus municipaux rivesudois se joignent au mouvement
Les conseillers municipaux Denis Girard de La Prairie et Loïc Blancquaert de Saint-Lambert participent au mouvement Cartes sur table qui réclame plus de transparence dans les municipalités du Québec.
Dans une vidéo promotionnelle, on voit une dizaine d’élus de partout à travers la province présenter des enjeux liés au manque de transparence, dont la prise de décision à huis clos, l’exclusion des conseillers de certaines discussions, l’absence de compte-rendu, le comportement des élus en privé, les décisions adoptées à l’avance, etc.
L’objectif de ce mouvement est de presser le gouvernement du Québec pour améliorer la gouvernance municipale et trouver des solutions qui rendront la politique municipale plus transparente et plus démocratique.
Loïc Blancquaert, un des élus fondateurs de la Coalition Cartes sur table, dénonce la situation à la Ville de Saint-Lambert : « Le maire martèle le fait que toutes les décisions prises à huis clos sont confidentielles. Mais, en quoi les projets dans lesquels est investi l’argent des contribuables sont-ils confidentiels? Les séances à huis clos entraînent des exclusions, de l’intimidation, et freinent les débats. »
Il ajoute que « la Coalition veut rétablir la confiance entre la gouvernance de proximité et la population ».
Pour sa part, le conseiller Denis Girard de La Prairie raconte avoir vécu des pressions et des injustices au sein du conseil municipal : « Après avoir été publiquement en désaccord avec un projet, j’ai quitté le parti du maire. Depuis, on m’a retiré des comités pour lesquels je travaillais, on m’a exclu des séances à huis clos et je reçois l’information des dossiers de La Prairie 72 heures avant la séance du conseil municipal. Je n’ai donc aucun poids dans le processus décisionnel de la municipalité. »
Cette situation empêche M. Girard de bien exercer son travail, car il ne peut plus représenter les citoyens de son district. « C’est une situation inacceptable. Il n’y a plus de débat, plus de délibération, plus de discussion », se désole-t-il. Pour lui, des lois devraient être adoptées pour « mieux protéger les élus et assurer un dialogue dans la prise de décision entre les conseillers et avec les citoyens ».
Plusieurs solutions sont proposées par le mouvement : rendre les séances de travail publiques, sauf exception, tout en s’inspirant du modèle ontarien.
« Saviez-vous qu’en Ontario, seuls certains sujets peuvent être légalement discutés à huis clos, et que tous les débats doivent avoir lieu en public? », soulève Virginie Proulx, conseillère municipale de Rimouski et co-porte-parole de la Coalition Cartes sur table, dans la vidéo promotionnelle.
Dans une lettre publiée en 2020 et signée par une cinquantaine de personnes, les conseillères municipales Virginie Proulx et Évelyne Beaudin de Sherbrooke demandaient, entre autres, l’application de la recommandation 51 de la Commission Charbonneau, soit un meilleur encadrement des séances à huis clos des conseils.
La Coalition demande aux élus municipaux de répondre à une enquête afin de documenter la question de la transparence dans les municipalités.
Finalement, la Coalition Cartes sur table invite « toutes les citoyennes et les citoyens du Québec à rejoindre le mouvement en signant le manifeste, pour envoyer un message fort au gouvernement, afin qu’il mette en place dès maintenant un processus visant à moderniser la gouvernance municipale et rendre les processus décisionnels plus transparents ».