Contrôle de la population de chats errants dans la Vallée-du-Richelieu
La Régie intermunicipale des Services animaliers de la Vallée-du-Richelieu (RISAVR) lance son programme de Capture-Stérilisation-Relâche-Maintien (CSRM) afin de contrôler la population de chats errants de la région.
Ce programme est une façon éthique et reconnue pour mettre un terme au problème de surpopulation féline, assure la RISAVR. En effet, cette approche vise à stériliser les chats errants et à les renvoyer dans la communauté, ce qui évite un trop grand nombre d’euthanasies. De plus, les chats errants socialisés seront mis à l’adoption après avoir été soignés, traités, vaccinés, vermifugés et stérilisés.
Malheureusement, l’absence de mesures pour restreindre le nombre de chats errants oblige les animaux à lutter pour leur survie, c’est pourquoi ils deviennent une nuisance pour la collectivité. Sous-alimentés, ils développent des maladies et leur surpopulation menace l’équilibre écologique. Ces chats sont souvent nés de génération de chats sans domicile ou sont abandonnés.
« En matière de gestion animalière, faire le vide dans un milieu n’est pas une solution à long terme, car le vide sera rapidement comblé par l’arrivée d’autres chats, alors que quelques chats stérilisés peuvent occuper le territoire et limiter la venue d’autres chats, explique Isabelle Labrecque, directrice générale de la RISAVR. À la longue, la population va diminuer jusqu’à s’éliminer par elle-même. » Le programme pourrait réduire les colonies de chats errants de 60 % en quelques années seulement.
La stérilisation permet notamment de mettre fin à ce cycle de reproduction et de restreindre le nombre de chats errants, mais aussi d’en finir avec les comportements liés aux hormones sexuelles, que ce soit le marquage urinaire, les miaulements excessifs et les bagarres.
Étant donné que les chats sont une espèce qui se reproduit rapidement, leur population augmente de manière fulgurante. « Il est estimé que deux chats errants peuvent donner naissance entre 10 et 15 chatons par année, soulève Isabelle Labrecque. Chaque chaton non stérilisé produit donc le même nombre de bébés, ce qui engendre l’avènement de plus de 20 000 chats en quatre ans. D’où l’importance de faire stériliser les chats errants, mais aussi les chats domestiques. »
D’ailleurs, les propriétaires de chat ont l’obligation de faire stériliser ce dernier s’il n’est pas maintenu exclusivement à l’intérieur de la résidence, selon le règlement de la MRC de la Vallée-du-Richelieu.
Participation de la population
Le programme CSRM prévoit que des citoyens bénévoles deviennent gardiens des chats qui occupent un espace géographique limité. Après avoir validé l’intérêt du conseil municipal de chaque municipalité pour l’implantation du projet sur son territoire, le RISAVR identifie avec l’aide de citoyens bénévoles dans les quartiers où le problème de chats errants est important.
Les citoyens sont ensuite invités à nommer des gardiens de colonie dans leur quartier. Le gardien de colonie s’engage à héberger trois à cinq chats errants sur son terrain, dans un abri spécialement conçu, et à les nourrir deux fois par jour à ses frais. La RISAVR apportera l’accompagnement nécessaire dans la construction de l’abri et fournira de la nourriture de temps à autre. Le gardien de colonie doit toutefois demander l’accord de ses voisins avant de s’engager dans ce projet.
Le gardien aura la tâche de capturer les chats errants pour que la RISAVR leur prodigue les soins requis et procède à leur stérilisation. Les chats socialisés seront mis à l’adoption, tandis que les chats non socialisés seront retournés sur leur lieu de capture et le bout de l’oreille gauche sera coupé en biseau afin de reconnaitre l’animal stérilisé une fois ce dernier relâché. Les gardiens de colonie s’engagent à s’occuper des chats errants qui retournent dans leur milieu durant plusieurs années et identifier un remplaçant lors de leurs absences prolongées.
À noter que les chats de colonie appartiennent à la communauté et non au gardien.
Cette année, les municipalités qui participeront au projet sont Otterburn Park, Beloeil et Saint-Jean-Baptiste.
« La pire chose à faire, c’est de ne rien faire, tant pour le bien-être des animaux, que de la collectivité et de l’environnement », conclut Isabelle Labrecque.