Dans un contexte où chaque minute compte, le délai moyen pour l'arrivée d'une ambulance en Montérégie dépasse de manière significative les 10 minutes ciblées par le ministère de la Santé et des Services sociaux, selon des données recueillies par Le Journal de Montréal.

L'analyse a pris en compte 112 municipalités comptant plus de 10 000 habitants, dont les villes de Longueuil, Sainte-Julie, Varennes et Boucherville, où la situation est préoccupante.

À Longueuil, par exemple, des résidents ont attendu en moyenne 10 minutes et 31 secondes pour les services d'une ambulance, plaçant la municipalité au 28e rang parmi les 112 compilées.

Le délai d'attente est plus élevé à Sainte-Julie, qui affiche un délai moyen de 11 minutes et 42 secondes, suivie de près par les villes de Varennes et Boucherville, avec des délais de 13 minutes ainsi que 13 minutes et 23 secondes respectivement.

Le pire à Contrecoeur

Six ans après le décès d'un citoyen qui avait attendu l'ambulance pendant plus de 30 minutes, Contrecœur demeure toujours dépourvu d'une ambulance sur son territoire.

Dans Le Journal de Montréal, la mairesse Maud Allaire a plaidé pour une amélioration du service préhospitalier dans sa municipalité.

« C’est sûr que ça m’inquiète. Cet enjeu reste pour moi très préoccupant. Je sentirais ma population beaucoup plus en sécurité si j’avais un service adéquat en ce qui a trait au temps de réponse », a-t-elle déclaré.

Les chiffres sont éloquents : il faut en moyenne 21 minutes et 58 secondes pour qu'une ambulance arrive en situation critique à Contrecœur, la plaçant au deuxième rang des pires délais ambulanciers. 

Le décès il y a six ans d'un homme de 63 ans à son domicile, après un malaise cardiaque, reste dans les esprits. Il aura fallu 33 minutes avant l'arrivée des ambulanciers, comme l'ont rapporté les médias. Malgré l'adoption d'une résolution par le conseil municipal demandant l'évaluation de l'installation d'une ambulance, rien n'a changé.

Aujourd'hui, la population de Contrecœur a augmenté, passant de près de 8000 à environ 10 000 habitants, mais l'ambulance la plus proche, si disponible, reste à Sorel-Tracy ou à Varennes, à une vingtaine de kilomètres de distance. 

Un plan d'action

Face à ces chiffres, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a promis d'agir rapidement. 

« Les situations rapportées sont inacceptables, nous ne pouvons faire aucun compromis sur la sécurité des patients », a-t-il déclaré dans Le Journal.

Le ministre a d'ailleurs affirmé qu'il déposerait un plan d'action pour améliorer l'accès aux services ambulanciers dans les prochains jours.

Lorsque contacté par TVRS, la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM) a avoué avoir trop peu de réponses et a préféré rediriger la demande vers les CISSS de la région, responsables de la répartition des appels.

« On nous affecte un appel et nous nous rendons sur l’appel selon la procédure qui nous est indiquée. La centrale de répartition est externe à la CETAM et nous nous rendons bien compte que nous avons très peu de réponses à offrir. Les ressources sont décidées par le ministère, nous appliquons les décisions », a indiqué Patrick Jasmin, coordonnateur aux communications.