Deux mises en demeure envoyées à Saint-Lambert
La Ville de Saint-Lambert a reçu deux mises en demeure du cabinet d’avocats Godard Bélisle St-Jean afin d’annuler une résolution votée par le conseil et pour rectifier une situation jugée diffamatoire envers un conseiller.
Le conseil municipal de Saint-Lambert a voté en séance extraordinaire, le 3 février, pour que le directeur général de la Ville, Georges Pichet, obtienne une indemnité de plusieurs milliers de dollars pour avoir été victime de harcèlement par un conseiller.
Toutefois, cette résolution est contestée par trois membres du conseil, soit Brigitte Marcotte, Loïc Blancquaert et Bernard Rodrigue qui étaient absents à la séance. Les trois élus ont adressé une mise en demeure à la Ville de Saint-Lambert, lui reprochant de ne pas avoir été informés personnellement de la tenue de cette séance et de ne pas avoir convoqué l'assemblée au moins 24 heures avant son début, comme c’est inscrit dans la Loi sur les cités et villes.
La Ville a 15 jours après la réception de la lettre, envoyée le 8 février, pour répondre à la requête. Toutefois, si aucune réponse ne s’en suit, l’avocat Me Alfred Bélisle peut lancer un recours judiciaire pour demander l’invalidité de la résolution.
Pour sa part, le maire Pierre Brodeur assure cependant que « tous les élus de Saint-Lambert ont été invités à la séance comme il se doit dans les procédures du service de greffe ». C’est le seul commentaire que fera le maire sur le sujet, étant donné que le dossier est maintenant judiciarisé.
L’autre mise en demeure concerne la rectification de la situation du conseiller Bernard Rodrigue, reproché d'avoir harcelé psychologiquement le directeur général de la Ville, Georges Pichet.
« La mise en demeure invite les membres du conseil a voté une résolution dans laquelle ils vont réitérer le droit de M. Rodrigue de faire les remarques qu’il a faites, détaille Me Alfred Bélisle. Dans une assemblée parlementaire, si on constate qu’une personne n’agit pas dans l’intérêt des citoyens, c’est le droit et le devoir d’un parlementaire local de s’exprimer et d’émettre son opinion. »
La firme Altifica, mandatée pour enquêter sur ces allégations, a conclu en décembre 2019 que le directeur général a été victime de harcèlement psychologique de la part du conseiller Bernard Rodrigue.
M. Rodrigue est actuellement cité en déontologie par la Commission municipale du Québec (CMQ), notamment pour avoir participé aux discussions concernant un amendement qui portait sur la remise d’un mandat à un cabinet d’avocats en lien avec une plainte de harcèlement psychologique contre lui.
L’avocat du conseiller concerné, Me Alfred Bélisle, affirme que les allégations tenues contre son client sont « sans fondement et diffamatoires ».
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