Les chauffeurs d'autobus du Réseau de transport de Longueuil (RTL) se sont munis d'un mandat de grève dans le cadre des négociations de leur nouvelle convention collective.

C'est avec une majorité de 99,03 % que les 714 membres du Syndicat des chauffeurs d'autobus du Réseau de transport de Longueuil (section locale 3333 du SCFP) ont voté en faveur de moyens de pression pouvant aller à jusqu'à une grève, lors de leur assemblée générale lundi soir. 

Selon le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), 27 rencontres de négociation ont eu lieu entre les chauffeurs et l'employeur, sans qu'une entente ne soit conclue. Rappelons que la convention collective est échue depuis le 31 décembre 2024. Cela dit, les chauffeurs du RTL soulignent plusieurs enjeux, notamment la qualité de leurs horaires et le maintien de leur pouvoir d'achat. Ces derniers veulent de meilleures conditions de travail afin de mieux « faire face à un contexte économique incertain ».

En ce qui a trait aux horaires, le président du syndicat local, Marc Gingras, explique par voie de communiqué  que présentement, certains chauffeurs « font du bénévolat », au début ou à la fin de leur quart de travail, pour récupérer leur voiture avant de rentrer chez eux « puisque leur journée ne se termine pas au même endroit que là où elle commence ». Ce phénomène pourrait selon lui être évité. Une correction des temps de parcours devrait donc être effectuée selon le syndicat, car elle bénéficierait aux chauffeurs autant qu'aux usagers du transport en commun. « Depuis quelques années, le RTL a réussi à économiser des sous en coupant sur les temps de parcours, qui ne sont à peu près pas réalisables pour certains chauffeurs, donc ce n'est pas normal qu'en 2025, quelqu'un va faire une journée quasiment en tournant en rond sans arrêt, puis n'a peu près même pas le temps de débarquer pour aller aux toilettes. Nous ce qu'on veut c'est venir recorriger les assignations pour faire un peu comme dans le passé, où c'était plus agréable de venir travailler », déclare le président. 

Depuis l'arrivée du REM, le quotidien des chauffeurs du RTL aurait d'ailleurs beaucoup changé, puisque l'offre du service dans le secteur a été modifiée, ce qui aurait davantage affecté les horaires. La sous-traitance est également abordée par le syndicat, qui trouve que les sociétés de transport se tournent de plus en plus vers ce genre de service, poussées par un gouvernement, qui selon lui, devrait plutôt se concentrer à élaborer des solutions à l'interne et offrir un service de qualité à la clientèle.

En avril 2023, ce sont les employés de bureau du RTL qui ont fait la grève, dans un contexte plutôt similaire. Leur convention collective ayant atteint son échéance en décembre 2021, ils n'arrivaient pas à convenir d'une nouvelle entente avec leur employeur. Ils demandaient notamment de meilleurs salaires et un meilleur régime de retraite. Cette grève a ensuite mené au mois de mai suivant à une entente entre les deux partis, où l'employeur avait accepté d'accorder une augmentation de salaire de 13% sur une période de 5 ans aux 120 employés syndiqués. 

M. Gingras précise que les moyens de pression n'ont pas encore commencé, et qu'il y a encore plusieurs étapes à franchir avant de déclencher une grève qui impacterait l'offre de service du RTL. La prochaine rencontre entre le syndicat et le RTL aura lieu le 7 mai.