Les paramédics à bout de souffle
La Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM) lance un cri du cœur pour que la population continue de respecter les mesures sanitaires pour contrer la pandémie de COVID-19.
Depuis le début de la crise, les paramédics ont effectué 11 000 transports en ambulance supplémentaires directement liés à la COVID-19. « On a plus d’appels et une charge de travail additionnelle », se désole Alexandre Barbeau, porte-parole de la CETAM.
En effet, les interventions pour un patient atteint de la COVID-19 comprennent un protocole strict : masque N95, combinaison, lunettes, gants, tout le matériel de protection doit être porté. Après le transport vers l’hôpital, le module de soin est désinfecté entièrement, ainsi que les équipements utilisés.
« Les paramédics interviennent pour les patients COVID-19, généralement lorsque leur état de santé s’aggrave », souligne Alexandre Barbeau.
De plus, 18 techniciens ambulanciers ont contracté la COVID-19, principalement dans leur milieu de travail. « Les citoyens qui appellent au 9-1-1 doivent répondre à un questionnaire concernant la COVID-19 pour que nous nous préparions à une intervention COVID, mais il arrive que ce soit une surprise en arrivant sur les lieux, car certaines personnes ne le mentionnent pas toujours », soutient le paramédic.
Au moins, la CETAM ne connaît pas de pénurie de personnel, ce qui permet à l’institution d’offrir les congés autorisés comme à l’habitude et de donner un peu de repos aux employés. De plus, l’organisation n’a pas constaté de retraite anticipée, de congés maladie additionnels ou de demandes de vacances supplémentaires.
« On est chanceux au niveau du personnel, mais on sait que c’est fragile. Une augmentation du nombre de cas de COVID-19 au sein de nos troupes changerait tout », rappelle le porte-parole.
Les troupes gardent le moral
Le CETAM offre un programme d’aide aux employés pour soutenir les ambulanciers, ainsi qu’un programme de pères-aidants qui visent à discuter des problèmes en lien avec la santé psychologique.
« Le moral reste généralement bon grâce à notre esprit de camaraderie, mais on sent qu’une fatigue s’est installée et que les troupes commencent à être essoufflées », confie le porte-parole.
Considérant l’importance du travail des paramédics, le répit n’est pas envisageable. « Le seul moyen de nous aider et de ne pas créer de surcharge au niveau du 9-1-1 et de bien respecter les règles de la Santé publique », conclut Alexandre Barbeau.