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Logements sociaux : le gouvernement fédéral pressé d'utiliser ses terrains excédentaires

Vendredi 22 novembre 2024 14:01 Édouard Desroches
Le Comité logement Rive-Sud et le FRAPRU sur le site de la Pointe-de-Longue [Photo : Comité logement Rive-Sud]

Le Comité logement Rive-Sud et le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) demandent au gouvernement fédéral d'utiliser ses terrains excédentaires, tels que le site de la Pointe-de-Longue à Longueuil, pour construire des logements sociaux et combattre la crise du logement qui frappe le pays. 

C'est d'ailleurs dans le cadre de la journée nationale de l'habitation que les deux organismes font leur demande. Ces derniers se sont réunis ce matin sur le terrain de la Pointe-de-Longue, une propriété fédérale qui appartient à la Société immobilière du Canada (SIC), afin de tenir une action de visibilité. 

Un terrain parfait pour répondre aux besoins de la communauté

« On vise ce terrain parce qu'il est quand même bien placé. On est proche du métro et ça donne accès au fleuve aussi », explique Marco Monzon, le directeur général du Comité logement Rive-Sud. Il ajoute que « souvent, lorsqu'on fait du logement social, ou qu'on regarde quels terrains sont réservés aux logements sociaux, ça se trouve souvent loin des services ». Le logement social aurait donc tendance, selon lui, à être développé loin des attraits importants d'une ville, donc dans le cas de Longueuil, les infrastructures de transport en commun et le fleuve Saint-Laurent. 

Le site de la Pointe-de-Longue serait une opportunité parfaite de briser cette tendance selon son organisme. 

Cela dit, la demande des deux organismes ne s'arrête pas à la Pointe-de-Longue. « On vise tous les terrains fédéraux. On vit une crise du logement, il y a des besoins urgents, les besoins sont immenses, donc tous les efforts devraient être faits pour qu'il y ait le plus de logements sociaux possible » lance M. Monzon. 

Les terrains fédéraux sur la Rive-Sud pouvant être utilisés pour la construction d'immeubles de logements sociaux ne sont cependant pas très nombreux selon FRAPRU, accentuant ainsi l'importance des quelques-uns que les organismes ont recensé. 

Vide de bâtiments, le site de la Pointe-de-Longue abrite présentement un campement de sans-abri, et selon les informations M. Monzon, aucune construction ne serait prévue sur les lieux pour le moment par le gouvernement. 

Répondre au besoin rapidement

Selon Stéphanie Barahona, organisatrice chez FRAPRU, les terrains publics sont une « occasion en or, de, à coût nul et à peu de frais, faire rapidement une différence dans le développement sociocommunautaire pour répondre aux besoins criants ». 

À Longueuil, ce sont 7 840 ménages locataires avec un revenu moyen annuel de 21 500 $ qui ont des besoins impérieux de logement, selon les données de Statistiques Canada. Il y également près de 34 000 personnes inscrites à la liste d'attente pour obtenir une place dans un logement social ou un HLM au Québec 

« On ne peut pas céder un terrain comme ça à un projet gentrificateur, qui, même saupoudré de quelques logements sociaux de bonne conscience, vont finir par tirer les loyers vers le haut », tranche Mme Barahona. L'entièreté de l'argent qui reste à investir dans la Stratégie nationale sur le logement du gouvernement fédéral doit être dirigée vers le logement social sociocommunautaire ajoute-t-elle. Cette stratégie, un plan du gouvernement ayant pour but d'offrir des logements abordables à plus de citoyens canadiens et de renforcer la classe moyenne, représente un investissement de 82 milliards de dollars sur dix ans. 

Selon l'initiative de ce plan concernant les terrains fédéraux publics, le gouvernement n'aurait qu'à céder le terrain directement à un porteur de projet, comme un organisme communautaire local, pour construire des logements sociaux. 

« Tout le monde est affecté par la crise du logement. Oui, il y a les personnes les plus vulnérables, à faible revenu, qui ont toujours été affectées par la situation du logement, mais aujourd'hui, c'est même la classe moyenne qui a vu ses loyers passer de 900 à 1500$. C'est un impact pour tout le monde ça », martèle le directeur général du Comité logement Rive-Sud. 

Les organismes exhortent donc le gouvernement fédéral à « augmenter significativement la maigre part occupée par le logement social et communautaire sur le parc locatif ».

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