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Longueuil entame l'abattage de cerfs au parc Michel-Chartrand

Mardi 22 octobre 2024 09:53 Édouard Desroches
Photo: Édouard Desroches

La Ville de Longueuil a entamé son opération d'abattage de cerfs au parc Michel-Chartrand ce matin, au grand désarroi de quelques citoyens qui se sont déplacés pour dénoncer l'événement.

Une forte présence policière peut être observée aux alentours du parc, qui a été fermé par le Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL). La Ville indique que « le parc Michel-Chartrand est fermé jusqu’à nouvel ordre », et elle demande « la collaboration de la population pour assurer un déroulement sécuritaire des opérations ». Des barrières ont été installées aux entrées du parc, et des agents de sécurité de la firme Archer Guards font le guet à leurs abords, alors que des patrouilleurs du SPAL assurent également une surveillance dans le secteur. 

La Ville de Longueuil dit avoir également « fait parvenir une communication aux riverains du parc Michel-Chartrand dont l’arrière-lot de leur résidence donne dans le parc ».

Longueuil avait obtenu le permis pour procéder à l'opération de contrôle de la population des cerfs de Virginie sur son territoire le 11 octobre dernier de la part du ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). Elle avait également opté pour l'utilisation d'armes à air comprimé plutôt que d'arbalètes pour chasser les cerfs dans le parc, ce que des manifestants présents au parc ce matin ont voulu dénoncer.

Isabelle Van Weereld, une résidente de Greenfield Park, explique qu'au Québec, il est interdit de « tuer du gros gibier avec l'arme à air comprimé ». Le choix de cette arme selon elle, augmente les risques de blesser et de faire souffrir les cerfs de Virginie visés par les chasseurs. En vertu de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune du gouvernement du Québec, les carabines à air comprimé sont autorisées pour la chasse du petit gibier.

Selon Jean Lapierre, un autre citoyen de Longueuil qui était présent à l'entrée du parc sur la rue Adoncour près du chemin du Lac, le choix de l'arme à air comprimé donne une image moins sanglante à l'abattage, bien qu'elle ne soit pas éthique à son avis. « Les armes à air comprimé c'est pire qu'à l'arc, sauf qu'ils ont choisi l'air comprimé parce qu'à l'arc, ils avaient peur qu'on filme des cerfs avec une flèche de bord en bord du cou parce qu'ils les ont manqués » dit-il. Il estime donc que si un cerf est blessé par un tir d'arme à air comprimé, « il va se sauver, mais ça va être moins spectaculaire », tout affirmant que la seule méthode pour tuer un cerf de Virginie d'un seul tir avec ce genre d'arme, c'est d'atteindre son cerveau en tirant dans son oreille.

M. Lapierre dénonce également la décision d'abattre des faons et des femelles, qu'il trouve inhumaine, en ajoutant qu'il croit que l'estimation de population de cerfs dans le parc de la Ville serait erronée, croyant qu'il y en aurait trois fois moins. Selon les données de cette dernière, le nombre de cerfs de Virginie comptabilisés sur une superficie de 2 km carrés dans le parc a plus que triplé depuis 2017. La population serait passée de 32 à 114 en sept ans, et sur le territoire avoisinant le parc, 52 cerfs ont été comptés en 2023. Ce sont donc environ 100 cerfs qui seront abattus au cours de l'opération, qui a coûté 155 000$ à la Ville.

La Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) a d'ailleurs obtenu un permis similaire pour effectuer une opération de contrôle de la surpopulation des cerfs dans les parcs nationaux des Îles de Boucherville et du Mont-Saint-Bruno. Elle abattra environ 300 cerfs dans les prochaines semaines. 

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