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Manifestation à La Prairie contre les coupures budgétaires en santé

Mercredi 09 avril 2025 14:34 Édouard Desroches
L'APTS en manifestation à La Prairie mercredi midi [Photo : TVRS]

Des membres de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) de la Montérégie-Est, Ouest et Centre ont manifesté devant les bureaux du ministre de la Santé Christian Dubé, à La Prairie, contre les coupures dans le réseau de la santé et des services sociaux dans la région.

Rappelons que depuis l'automne dernier, tous les CISSS et CIUSSS de la province travaillent pour réduire leurs dépenses de 1,5 G$ afin de retourner à l'équilibre budgétaire. Ils avaient jusqu'au 31 mars dernier, donc une période de quatre mois, pour effectuer des coupures d'emplois, des gels d'embauches, et appliquer d'autres mesures afin de réduire leur déficit. Ces coupures ont été demandées par le gouvernement du Québec et le ministre de la Santé, dans le but d'atteindre un retour à l’équilibre budgétaire d’ici 2029-2030. 

Cela dit, les trois CISSS de la Montérégie ont dû procéder à une importante restructuration afin d'atteindre les objectifs du gouvernement, et selon l'APTS, d'autres coupures drastiques pourraient être nécessaires au cours de l'année sur le territoire, impactant de plus belle l'offre de service dans les établissements publics de santé. « Ce qui est sorti médiatiquement, c'est que Santé-Québec doit couper cette année 3,6 G$ à travers la province, donc on s'attend nous à une autre vague d'abolition et de coupure de services », indique Joëlle Lavoie-Vijean, représentante nationale pour l'APTS en Montérégie-Est. « Les abolitions de postes amènent des fermetures complètes de services à la population, et c'est exactement ce qu'on dénonce aujourd'hui [...] Puis aussi toute la surcharge de travail que ça amène sur les gens qui restent, et qui déjà, tenaient le réseau à bout de bras », continue-t-elle.

Selon Mme Lavoie-Vijean, ce sont principalement les CISSS de la Montérégie-Est et de la Montérégie-Ouest qui sont affectés, ayant respectivement des déficits budgétaires de 78 M$ et de 142 M$. « On parle donc de plusieurs coupures de postes, entre autres des nutritionnistes, des kynésiologues et une sexologue clinicienne qui était la seule en Montérégie à offrir des services de psychothérapie aux victimes d'agressions sexuelles, donc ces femmes-là qui bénéficiaient de ce service-là », vont devoir se tourner vers le privé ou des organismes communautaires, qui sont déjà surchargés, explique-t-elle. Ces coupures touchent donc beaucoup les professions liées à la prévention, affectant notamment le centre des maladies chroniques, les services sociaux. 

« C'est beaucoup de services directs à la population, alors que Santé-Québec nommait au départ que ça allait être principalement des coupures administratives », déplore la représentante. « On trouve que l'analyse a été faite très rapidement, sans dialogue avec les gens sur le terrain, et avec une vision à très court terme des coûts ». L'APTS croit qu'à long terme, les coupures en prévention coûteront cher à la population, et contribueront à engorger davantage les urgences.

En Montérégie-Est, ce sont 120 employés qui sont passés au bloc, et en Montérégie-Ouest, 160 emplois ont été coupés, incluant des postes vacants, des infirmières, et des kynésiologues. La Montérégie-Centre, elle, a réussi à échapper à la purge de postes, en utilisant des mesures qui n'impliquaient pas de réduction de services. 

L'APTS indique qu'elle restera à l'affût d'une éventuelle vague d'abolition de postes, et qu'elle continuera à dénoncer la situation. La manifestation tenue ce midi à La Prairie était d'ailleurs sa quatrième mobilisation contre les coupures en santé. 

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