Plus de 300 000 $ de financement pour étudier les mouvements d’extrême droite
Une somme de 304 523 $ a été octroyée au Centre d’expertise et de formation sur les intégrismes religieux, les idéologies politiques et la radicalisation (CEFIR), hébergé au cégep Édouard-Montpetit, pour financer un projet visant à étudier le mouvement d’extrême droite au Québec.
La députée de Longueuil-Charles-LeMoyne, Sherry Romanado, a fait l’annonce du projet mercredi avant-midi.
Mme Romanado a souligné l’importance de ce type de recherche dans les efforts de prévention surtout considérant que le nombre de crimes haineux répertorié par les policiers au Canada a bondi de 47 % en 2017.
Une vingtaine de chercheurs se pencheront donc sur le phénomène notamment en scrutant les médias et les réseaux sociaux, en plus d’effectuer des entrevues avec des experts et des militants des groupes d’extrême droite. L’objectif est de mieux comprendre les facteurs influençant l’adhésion des membres à ces groupes.
À l’aide des résultats des recherches, les chercheurs vont créer des trousses, des ateliers, des publications et des conférences de vulgarisation afin d’outiller le grand public et les différents intervenants locaux, dont le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL).
Les patrouilleurs du SPAL ont d’ailleurs reçu une formation sur l’intervention auprès des personnes radicalisées. « L’intervention d’un policier, si elle est mal faite ou trop abusive, peut amener la personne à se radicaliser », a expliqué Martin Valiquette, lieutenant-détective du SPAL.
Des groupes d’extrême droite seraient d’ailleurs déjà présents sur le territoire de la Montérégie et les policiers ont constaté des gestes de radicalisation, comme les graffitis ou le vandalisme.
Le CEFIR organisera aussi des ateliers dans les écoles de la région afin d’équiper les jeunes pour faire face aux discours extrémistes. Les étudiants du cégep Édouard-Montpetit participeront aux recherches et pourront ensuite intervenir dans leur communauté.
Selon, Martin Geoffroy, directeur et chercheur principal du CEFIR, les jeunes sont curieux de comprendre le phénomène de la radicalisation. « On veut cette information-là dans notre communauté. Nos étudiants se posent des questions, ils veulent qu’on puisse répondre à ces questions non pas avec des opinions […] mais avec des faits et des recherches », explique-t-il.
Catherine Fournier, députée de Marie-Victorin, s’est réjouie de ce financement du gouvernement fédéral, mais a souligné le manque d’appui du gouvernement provincial malgré une enveloppe de 23 M$ dans le budget du Québec alloué aux mesures de prévention de la criminalité et de la radicalisation. « Il m’apparaît illogique que l’un des deux seuls centres de prévention de la radicalisation au Québec n’ait reçu aucune somme de l’État québécois jusqu’à présent », a-t-elle souligné.