Un cardiologue de l’hôpital Pierre-Boucher raconte la situation sur le terrain
En entrevue à l’émission Laramée Maintenant sur les ondes de TVRS, Dr Lios Bibas, cardiologue aux soins intensifs de l’hôpital Pierre-Boucher raconte la situation sur le terrain. Le taux d’occupation des urgences de l’établissement est à 189 %.
En d’autres termes, l’hôpital reçoit 60 patients pour une capacité de 35.
Bien que ces chiffres semblent alarmants, Dr Lios Bibas se veut rassurant : « Nous avons atteint un plateau concernant les admissions de cas de COVID-19, c’était plus inquiétants il y a deux semaines, car on ne savait pas où la tendance aller nous mener. »
Le cardiologue espère que cette tendance à la baisse se maintiendra. « Les mesures de confinement semblent fonctionner, c’est encourageant », exprime-t-il.
Selon lui, une cinquantaine de patients COVID-19 sont actuellement à l’hôpital, desquels 15 % se trouvent en soins intensifs, dont quelques-uns avec des ventilateurs.
« L’hôpital n’est pas à pleine capacité et pourrait même accueillir d’autres patients », soutient Dr Lios Bibas.
De plus, les mesures sanitaires pour combattre la COVID-19 ont des répercussions sur la transmission des autres maladies. En effet, l’hôpital Pierre-Boucher n’a encore recensé aucun cas de grippe.
Report, triage et délestage
Actuellement, ni le délestage ni le triage ne font partie du quotidien des travailleurs de l’hôpital Pierre-Boucher. Quelques délestages et reports de chirurgies non urgentes ont tout de même été effectués, mais « les cas prioritaires continuent d’être opérés », rassure Dr Lios Bibas.
Par contre, le report des chirurgies rend la liste d’attente de plus en plus longue. « Je ne serais pas surpris de voir des délais de plusieurs mois ou de plusieurs années pour des chirurgies et des dépistages de cancer ou de maladie cardiovasculaire, s’inquiète le cardiologue. C’est une nouvelle bataille que l’on devra surmonter. »
Pour le triage, des discussions concernant le protocole à établir, le cas échéant, ont été entreprises. Toutefois, les chiffres actuels ne nécessitent pas d’enclencher un tel protocole. Il s’agit d’une mesure d’urgence, déclencher par le gouvernement. « Le message, c’est de se préparer au pire, explique Dr Lios Bibas, mais on n’en est pas là. Il faudrait une situation catastrophique pour en arriver au protocole de triage, comme l’insuffisance de lit ou de ressources pour s’occuper des patients. »