20e bilan annuel de la direction de la protection de la jeunesse (DPJ)
(Photo: Images TVRS) |
La direction de la protection de la jeunesse de la Montérégie (DPJ) faisait le bilan de ses activités pour l'exercice 2022-2023, qui est notamment marqué par une hausse des cas de délits de nature sexuelle et une stabilisation du nombre de signalements faits.
Le bilan était présenté mardi matin, à Longueuil, en la présence de plusieurs intervenants du milieu de la protection de la jeunesse. Parmi les statistiques qui ressortent de l'exercice, on compte une stabilisation du nombre de signalements faits à la DPJ. 20 820 signalements ont été traités en 2022-2023, soit une baisse de 17 comparativement à l'exercice précédent.
La directrice de la protection de la jeunesse de la Montérégie, Marie-Josée Audette, a notamment mentionné à TVRS que « dans les cinq dernières années, on a augmenté de quasi 50% le nombre de signalements par année. On arrive à une situation un petit peu plus stable, qui est somme toute très préoccupante. [...] Est-ce que ce sera annonciateur de bonnes nouvelles, ou on pourra voir enfin décroître le nombre de signalements? Peut-être. » Elle ajoute qu'il demeure important pour la population de continuer à signaler à la DPJ, ce qui assure que les jeunes sont en sécurité.
Quant au nombre de signalements retenus, il a été de 27,9%, contre 26,1% l'an dernier, pour un total de 5335 enfants pris en charge, dont 1 604 sont de nouveaux enfants. Des 5 335, 1 119 étaient âgés de 0 à 5 ans, 2 114 de 6 à 12 ans, 1 179 de 13 à 15 ans et 923 de 16 à 17 ans. Les trois motifs menant le plus souvent ces enfants à être pris en charge sont la négligence (33,1% des cas), de mauvais traitements (21,2% des cas) et des abus physiques (18,4% des cas).
Hausse des crimes sexuels
Une tendance ressort également de l'exercice actuel: l'augmentation des crimes de nature sexuelle. La criminologue et déléguée à la jeunesse, Nathalie Gaudreau, mentionne que « c'est sûr que le Me Too a fait en sorte de sensibiliser tous les gens qui sont concernés par ces jeunes, que ce soit l'école, les policiers, le procureur. Ça explique en partie [la situation]. Au niveau des cas desquels on s'occupe, que ce soit en probation ou des rapports prédécisionnels, il y a de plus en plus de délits à caractère sexuel, que ce soit des agressions, comme sur les réseaux sociaux. »
La criminologue indique cependant que pour les adolescents qui ont suivi le Programme pour adolescents ayant commis des infractions sexuelles (PACIS), qui existe depuis 2009 en Montérégie, 85% n'ont pas récidivé. Le taux de récivide serait également faible du côté des jeunes qui ont reçu des sanctions extrajudiciaires, telles que de ne pas prendre de mesures contre l'adolescent, que la police lui donne un avertissement ou encore qu'il soit renvoyé par la police vers un programme ou organisme communautaire ayant pour but d’aider les adolescents à ne pas commettre d’infractions.