La Ville de Longueuil a entamé ce matin la deuxième étape de l'abattage de cerfs au parc Michel-Chartrand, annonçant par le fait-même la fermeture du site jusqu'à nouvel ordre.

« Afin d’assurer la sécurité et assurer le bon déroulement de l’opération, le parc Michel-Chartrand est fermé jusqu’à nouvel ordre. Nous demandons la collaboration de la population pour assurer un déroulement sécuritaire des opérations », indique la Ville. Celle-ci souligne qu'elle fera un état de la situation une fois que l'opération sera terminée. 

Les accès au parc ont donc été barricadés, et la fermeture est assurée par des gardes de sécurité de la firme Archers Guards, ainsi que par des voitures fantômes et des patrouilles du Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL). Des panneaux d'information annonçant la fermeture ont également été installés aux abords du parc.

Rappelons que cette opération est conduite par la Ville de Longueuil dans le but de contrôler un problème de surpopulation des cerfs de Virginie sur le territoire, qui, avec l'agrile du frêne, aurait des impacts négatifs sur la biodiversité du parc. Selon les calculs du ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), en février 2024, il y avait un total de 114 cerfs qui habitaient le parc. Ayant abattu un total de 64 cerfs lors de sa première opération en octobre dernier, Longueuil compte en abattre près d'une quarantaine cette fois-ci, afin de n'en laisser qu'environ cinq par km2 dans le parc, soit la capacité de support normale du territoire, déterminée par des écrits scientifiques sur le sujet. Au printemps prochain, il devrait rester environ une dizaine de cerfs dans le parc.

Selon le groupe « Contre L’abattage Des Cerfs De Longueuil » et Sauvetage Animal Rescue (SAR), les chiffres fournis par le ministère seraient erronés. Ces derniers, qui ont effectué leur propre décompte du nombre de cerfs de Virginie dans le parc, en étaient plutôt arrivés à un total de 62 dans le secteur. Ils craignent notamment que l'opération de la Ville extermine la population entière des cerfs du parc, en se basant sur de mauvaises informations. Le regroupement de citoyen demande depuis plusieurs années à la Ville d'utiliser des méthodes alternatives pour contrôler la population de cervidés, soit par vaccin contraceptif ou par relocalisation. Longueuil a d'ailleurs annoncé dans son premier bilan d'étape en fin octobre que dans les années à venir, elle surveillerait de plus près les déplacements des cerfs sur son territoire, afin de planifier des méthodes de contrôle de leur population à long terme, telles que la stérilisation, plutôt que de refaire une opération d'abattage.

Si plusieurs citoyens sont attristés par le sort des bêtes qui s'étaient accoutumées à la présence humaine dans leur habitat, d'autres bénéficient directement des résultats de l'abattage. Moisson Rive-Sud, l'organisme à qui la Ville a fourni la viande des 64 cerfs abattus en octobre, indique qu'elle a déjà redistribué l'entièreté de la récolte, soit 900 kilogrammes de viande, à 16 organismes communautaires de son réseau. Selon Moisson Rive-Sud, qui reçoit 90 000 kilogrammes de denrées alimentaires par semaine, cette quantité de viande devrait aider une dizaine de familles dans le besoin à se nourrir.