Boucherville retire ses publicités des plateformes de Meta
(Photo: Images TVRS) |
La Ville de Boucherville se joint au mouvement de contestation de l'attitude de Meta envers les médias canadiens et retire les sommes qu'elle investit en publicités sur les plateformes du géant du web.
Afin de montrer son appui à la cause, l'administration municipale a choisi de ne plus publier de contenus publicitaire sur Facebook et Instagram « jusqu’à ce que Meta change sa décision de ne plus partager les nouvelles sur ses réseaux sociaux et discute avec le gouvernement fédéral. » Au total, ce sont près de 10 000$ qui étaient investis sur ces plateformes annuellement pour « joindre la population bouchervilloise et de la région pour des besoins promotionnels ou des campagnes d’information ». Désormais, ces sommes seront plutôt investies dans des médias numériques québécois ou canadiens.
D'autres villes dans le mouvement
Longueuil et Brossard sont au nombre des grandes villes québécoises qui ont choisi de faire front commun avec les gouvernements fédéral et provincial contre le géant du web, qui a indiqué son intention de retirer les contenus médiatiques canadiens de ses plateformes dès l'entrée en vigueur du projet de loi C-18, laquelle devrait se faire d'ici six mois.
La mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, a indiqué sur Twitter que « toutes les nouvelles publicités de la Ville de Longueuil sur les plateformes de Meta seront suspendues jusqu’à nouvel ordre, en guise de solidarité envers nos médias d’information qui constituent l’un des piliers d’une société démocratique comme la nôtre ». Durant les 12 derniers mois, 43 000$ ont été investis sur les plateformes de Meta par Longueuil.
Brossard a pour sa part indiqué que « pour l’administration municipale, cette mobilisation est essentielle afin de soutenir les médias. L’accès à des informations de qualité dont les sources ont été vérifiées est indispensable à l’ère où la désinformation abonde. »
Résumé du projet de loi C-18
Selon le gouvernement du Canada, la Loi concernant les plateformes de communication en ligne rendant disponible du contenu de nouvelles aux personnes se trouvant au Canada vise à faire en sorte que les géants du web - principalement Google et Meta pour le moment - effectuent des négociations afin d'aider « les entreprises de nouvelles à obtenir une indemnisation équitable lorsque leur contenu de nouvelles est rendu disponible par des intermédiaires de nouvelles numériques qui dominent le marché et que ces intermédiaires en tirent des avantages économiques. »
Le gouvernement du Canada indique d'ailleurs à ce sujet que « collectivement, la télévision, la radio, les journaux et les magazines ont perdu 4,9 milliards de dollars au cours des 12 dernières années. Au moins un tiers des emplois en journalisme au Canada ont disparu depuis 2010. De 2008 à août 2021, près de 450 médias d’information ont fermé leurs portes, dont 63 depuis le début de la pandémie de COVID-19. »