Des camionneurs de la Rive-Sud et des sympathisants du mouvement de contestation des règles sanitaires communément appelé le « Convoi pour la liberté » se sont rendus à Ottawa le week-end dernier pour appuyer cette cause. TVRS est allé à la rencontre de deux d’entre eux pour mieux comprendre leurs motivations.  

Selon plusieurs médias, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans les stationnements du Parlement du Canada en plus de compter des centaines de VUS, camionnettes, camions et même poids lourds dans les rues d’Ottawa.   

Olivier Ste-Marie, un camionneur de Sainte-Catherine qui œuvre depuis cinq ans dans cette industrie, a pris le volant de son camion samedi, non pas pour effectuer ses trajets de livraison habituels, mais pour se rendre à Ottawa afin d’assister avec « fierté » au « Convoi pour la liberté ».

« C’était important pour moi d’y participer, car c’est un mouvement qui appelle à l’unité, explique Olivier Ste-Marie. Voir tous ces gens s’unir pour notre liberté tout en restant pacifique m’a vraiment fait chaud au cœur. » Il dénonce notamment le passeport vaccinal, l’obligation de vaccination pour certains groupes, et autres règles sanitaires jugées abusives.

Selon lui, la mesure qui oblige les camionneurs à se faire vacciner pour traverser la frontière des États-Unis est abusive et inutile, étant donné que les chauffeurs sont exposés à peu de risques en étant seuls dans leur camion.

Outre cette récente mesure qui oblige les camionneurs à se faire vacciner, la pandémie a entraîné son lot d’inconvénients dans cette industrie. En effet, la qualité de vie des camionneurs a été largement affectée pendant des mois alors que de nombreux lieux pour se nourrir adéquatement, se laver ou faire ses besoins étaient fermés.

Pour Olivier Ste-Marie, cette nouvelle règlementation accentue le manque de chauffeurs déjà criant dans l’industrie.

Une famille et des amis de la Rive-Sud en soutien au « Convoi pour la liberté »

Bien que le « Convoi pour la liberté » ait été lancé par les camionneurs en contestation à l’obligation vaccinale, des dizaines de milliers de personnes se sont jointes au mouvement pour protester contre les règles sanitaires.

C’est le cas d’Isabelle (nom fictif) qui a vu l’opportunité pour la première fois depuis le début de la pandémie d’exprimer son mécontentement face aux mesures sanitaires. « Je n’ai jamais participé à aucune manifestation contre la vaccination obligatoire et le passeport vaccinal, mais cette fois c’était l’occasion de dire ça suffit ! »

Isabelle était accompagnée d’une de ses amies et sa famille samedi dernier devant le Parlement. Elle raconte avoir été « très émue » de la solidarité et de l’unité entre tous ces partisans, peu importe leur âge, leur nationalité ou leur statut vaccinal. « Il y avait des gens de partout à travers le Québec et le Canada, et même des familles avec des enfants. Ça m’a donné la chair de poule. »

Par sa présence au « Convoi pour la liberté », Isabelle et ses camarades souhaitaient dénoncer le retrait de certaines libertés selon le statut vaccinal et surtout la division créée par ces mesures considérées discriminatoires par la manifestante. À titre d’exemple, une amie qui accompagnait Isabelle prétend avoir beaucoup de pression autour d’elle pour faire vacciner son enfant, alors qu’elle ne veut pas. Elle dit se sentir « jugée ».

Isabelle est une jeune femme dans la vingtaine non vaccinée contre la COVID-19. Elle affirme cependant ne pas être anti-vaccin, car elle s’est déjà fait vacciner dans le passé et continuera de le faire dans les prochaines années. Elle explique avoir certaines craintes, notamment en raison de la rapidité de création des vaccins contre la COVID-19 et de l’incohérence des gouvernements depuis les deux dernières années.

Originaires de Roumanie, certains membres de sa famille qui ne souhaitaient pas se faire vacciner contre la COVID-19 sont retournés dans leur pays d’origine. « Ma famille a peur de son avenir au Canada et au Québec, se désole Isabelle. On n’a pas choisi ce pays pour ça, on l’a choisi pour son inclusion. Ce n’est pas normal que nous ne puissions plus faire notre épicerie chez Costco, comme on le fait depuis toujours, à cause de notre statut vaccinal. C’est inadmissible. »

Isabelle et Olivier sont tous deux revenus sur la Rive-Sud à l’heure actuelle pour reprendre leurs activités quotidiennes.