Crise du logement : Des organismes demandent l’intervention du gouvernement
Le Comité logement Rive-Sud, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et plusieurs locataires ont manifesté à La Prairie lundi 10 mai devant le cabinet du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, réclamant plus d’investissements dans le logement social et plus d’actions pour soutenir les locataires en pleine crise du logement.
Selon les dernières données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), les taux d’inoccupation continuent leur chute libre, avec des taux de 1,3 % à Longueuil, 0,9 % à Châteauguay, 0,3 % à Saint-Constant, 0,2 % à Candiac et 0,1 % à Saint-Bruno-de-Montarville.
Ces faibles taux démontrent le manque criant de logements sur la Rive-Sud, alors que les coûts immobiliers connaissent une explosion depuis quelques années.
En effet, le loyer a augmenté de près de 11 % à Châteauguay, de 30 % à Longueuil, de 48 % à Saint-Bruno-de-Montarville et de 52 % à Candiac.
« La pénurie de logements qu’on vit actuellement à des impacts majeurs sur la situation des ménages locataires. On reçoit de deux à trois fois plus d’appels que l’an passé car les gens ont peur de se retrouver à la rue en raison de la multiplication des évictions illégales, des hausses abusives de loyer, de la discrimination lors de la recherche de logement, ou parce qu’ils sont obligés de vivre dans des logements insalubres. La crise, pour eux, elle est bien réelle, ce sont de véritables drames qui se jouent, se désole Marco Monzon, porte-parole du Comité logement Rive-Sud, en entrevue. À mon avis, le 1er juillet sera pire que l’année dernière en termes de personnes sans logement. »
Des personnes de la classe moyenne commencent même à avoir recours aux services des organismes de défense du droit au logement, car la hausse des prix touche tout le monde.
« Un 3/2 à 1 300 $ à Longueuil, c’est loin de ce qu’on connaissait jusqu’à présent », ajoute Marco Monzon.
Pour le FRAPRU, les acteurs du marché privé ne répondent pas aux besoins des ménages locataires, mais empirent leur situation, notamment en procédant à des rénos-victions, des reprises de possession, des transformations de logements, et autres actions qui chassent les locataires, tandis que les nouvelles constructions sont souvent inabordables pour de nombreux locataires.
« Seul le logement social peut répondre à une diversité de besoins, comme ceux des familles et des personnes aînées à modeste ou faible revenu, ou encore des femmes victimes de violence conjugale qui ne trouvent pas à se loger à la sortie des ressources d’hébergement, des personnes en situation de handicap ou en processus de réinsertion sociale. Il est une solution pérenne face à la crise du logement, économique ou encore climatique », mentionne Céline Magontier, organisatrice communautaire au FRAPRU, par voie de communiqué.
Les organismes s’entendent sur le fait que le mal-logement a des conséquences graves sur la santé physique et mentale des locataires, c’est pourquoi, selon eux, le ministre de la Santé a un devoir d’intervenir auprès de son gouvernement pour faciliter l’accès au logement social et contrer l’effritement du parc de logements locatifs encore abordable.
« Comme solution à moyen et long terme, on demande au gouvernement d’investir massivement dans le logement social, souligne Marco Monzon. À court terme, on souhaite que le gouvernement impose une réglementation pour empêcher que les prix des loyers continuent d’exploser, qu’il intervienne pour freiner les pratiques abusives des propriétaires et qu’il donne des moyens aux municipalités de soutenir les locataires qui se retrouveront sans logement le 1er juillet prochain. »
Au niveau du logement social, les organismes de défense du droit au logement réclament les investissements nécessaires pour augmenter la proportion de logements sociaux au Québec, en réalisant 50 000 logements sociaux sur 5 ans, dont 6 070 en Montérégie, incluant 1745 pour Longueuil et 200 pour Châteauguay.