Crise du logement : la solution est d’en construire
Ville de Longueuil / IMAGE : TVRS |
À la suite de l’annonce du gouvernement du Québec concernant des assouplissements dans l’accès aux logements vacants en HLM, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) rappelle que ce geste ne règlera pas le problème du manque de logements sociaux et abordables.
Le gouvernement a annoncé la levée du seuil de revenu maximal pour permettre à plusieurs offices d’habitation d’offrir leurs logements vacants en HLM à une plus large clientèle, lorsqu’il n’y a pas de liste d’attente.
Bien que cette annonce soit saluée par les organismes de soutien aux locataires, cette dernière ne concerne que 285 logements en HLM à travers la province, dont la plupart se situent dans des villes éloignées. D’ailleurs, aucun ne se trouve dans la région du Grand Montréal.
Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, estime que cette annonce ne règlera pas le problème principal de pénurie de logements sociaux et abordables, même si elle affirme qu’il est nécessaire de prendre compte des différentes réalités des ménages.
« Il faut faire attention à ne pas ériger ce problème comme principal problème, soutient Véronique Laflamme. Ceci dit, il faut se soucier du fait qu’il y a des ménages locataires qui ont des revenus un peu trop élevés pour être considérés admissibles à un logement subventionné, alors qu’ils ont des besoins impérieux de logement. Le principal problème, c’est que le gouvernement n’investit pas suffisamment dans la réalisation de nouveaux logements sociaux sous différentes formes. »
En Montérégie, et dans le Grand Montréal, les listes d’attente des ménages qui souhaitent un logement social ne cessent de s’allonger. Seulement à Longueuil, 1 680 ménages sont en attente, sans compter tous les autres qui vivent dans des logements inabordables.
Pour la FRAPRU, la solution est de mettre en branle un grand chantier de logements sociaux et abordables dans toutes les régions du Québec.
« La solution à cette crise réside dans la construction de nouveaux logements sociaux et abordables, mais aussi dans la socialisation d’un plus grand nombre de logements », explique Véronique Laflamme.
Actuellement, plus de 90 % du parc de logements locatifs est privé. Le FRAPRU est d’avis qu’il faut augmenter le pourcentage de logements sociaux sous différentes formes afin d’offrir des alternatives aux locataires pour qui le logement privé est trop cher, ou ne répond pas à leurs besoins.
Véronique Laflamme donne l’exemple de l’Autriche qui possède 60 % de logements sociaux dans son parc locatif, comparativement à 10 % au Québec.
Un logement abordable, c’est quoi ? C’est un logement pour lequel un ménage consacre moins de 30 % de ses revenus. En Montérégie, plus de 60 000 ménages dépensent plus de 30 % de leurs revenus pour se loger, et près de 24 000 qui déboursent plus de 50 % de leurs revenus.
Évidemment, le FRAPRU sait que le gouvernement ne peut créer 24 000 nouveaux logements sociaux et abordables du jour au lendemain, même si c’est ce dont la Montérégie a besoin.
C’est pourquoi l’organisation réclame la construction de 50 000 nouveaux logements sociaux et communautaires d’ici cinq ans à travers la province, dont 6 070 en Montérégie, en plus de relancer le programme AccèsLogis.
Depuis 2018, soit l’arrivée de la CAQ au pouvoir, seulement 500 nouvelles unités de logements sociaux ont été construites dans tout le Québec.