Le 27 octobre dernier, un nouveau-né a été abandonné dans la Ville de Longueuil dans un abri d'autobus et il est malheureusement décédé. Sa mère pourrait être une femme en situation d'itinérance. 

D'après Table de concertation des groupes de femmes de la Montérégie (TCGFM) et la Table Itinérance Rive-Sud (TIRS) : « ce drame met en lumière des enjeux systémiques persistants touchant les femmes en situation d’itinérance ». 

Les deux organismes et les chercheures travaillant en partenariat sur le premier projet de recherche régional portant sur l’itinérance au féminin en Montérégie ont déploré qu'il y aura fallu un évènement aussi tragique que la mort d'un nourrisson pour que la population réalise l'ampleur de la problématique. 

D'après Catherine Flynn, Ph.D, chercheure principale de l’étude Itinérance des femmes en Montérégie, cet événement tragique ne s'agirait pas d'un cas isolé. Elle croit que ce drame témoignerait d’une extrême précarité. 

« Cet événement tragique doit servir d’électrochoc pour mettre en lumière les défaillances d’un système qui laisse encore trop de femmes sans ressources, sans logement et sans accès adéquat à des services de santé et de soutien social. Les femmes en situation d’itinérance vivent une réalité d’une extrême précarité, souvent marquée par la violence et la stigmatisation. Leur rapport aux institutions et aux organismes est fréquemment teinté de méfiance, fruit d’expériences de jugement ou de contrôle, particulièrement en lien avec leur expérience de maternité », a-t-elle expliqué. 

Selon les deux organismes, ce drame démontrerait un échec collectif à l'égard de la protection des femmes les plus vulnérables dans notre société. Ils croient que ce serait une réalité collective et que les milieux communautaires, institutionnels et gouvernementaux doivent effectuer des actions concertées. 

« En plus d’assurer la continuité des soins, il nous apparaît essentiel de sensibiliser le personnel des institutions en santé et services sociaux à l’importance d’une approche inclusive et non stigmatisante basée sur le respect, la dignité, l’inclusivité et la solidarité », a ajouté Linda Crevier, directrice générale de la TCGFM.