Des paramédics communautaires intégrés pour réduire le nombre de visites à l’urgence
Le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Centre (CISSSMC) et la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM) s’unissent pour déployer un projet unique au Québec : la paramédecine communautaire pour les personnes âgées.
Depuis le début de l’année, une dizaine d’ambulanciers paramédicaux communautaires intégrés sillonnent les rues du territoire du réseau local de service (RLS) de Champlain (villes de Brossard, Greenfield Park, Le Moyne, Saint-Hubert, Saint-Lambert, etc.) pour venir en aide aux personnes âgées de 65 ans et plus qui souffrent de problèmes de santé directement dans leur domicile. La région concernée compte plus de 42 000 personnes de ce groupe d’âge.
Parmi les 24 000 visites à l’urgence en 2019, plus de 50 % des patients étaient âgés de 65 ans et plus. C’est pourquoi le CISSS de la Montérégie-Centre a ciblé cette clientèle pour mettre en place le projet.
Ce projet de démonstration a pour objectif de favoriser la prise en charge extrahospitalière des usagers qui ne nécessitent pas le plateau technique de l’urgence. « On souhaite éviter les visites à l’urgence pour des motifs non urgents en offrant des soins de première ligne adaptés à chaque situation et ainsi rendre davantage disponibles les ambulances », explique Lyne Marquis, directrice générale adjointe du programme psychosocial et cancérologie du CISSS de la Montérégie-Centre.
Le service est accessible pour toutes les personnes de ce groupe d’âge qui vivent dans leur propre foyer ou dans une résidence pour aînés. Les CHSLD ne sont pas concernés, car du personnel soignant est déjà sur place.
L’équipe de paramédecine communautaire est composée d’un ambulancier paramédical communautaire formé pour cette nouvelle méthode et d’une infirmière de soutien à domicile. Le binôme est quant à lui supporté par un médecin.
Lorsqu’un individu appelle au 9-1-1, c’est le répartiteur qui estime si la situation semble assez urgente pour envoyer une ambulance, ou si la visite du paramédic communautaire suffit. L’ambulancier paramédical agit donc en tant que premier répondant. C’est après son arrivée et son analyse de la situation que l’infirmière est contactée pour faire une évaluation de la condition de santé afin d’offrir une alternative médicale en lien avec le problème du patient.
Le choix final revient toujours à l’usager : soit il opte pour la proposition de l’équipe de paramédecine communautaire, soit il se rend à l’urgence. Les alternatives peuvent être le déplacement de l’infirmière à domicile, ou un rendez-vous dans une clinique. Le rendez-vous sera pris dans les 24 heures suivant l’incident. De plus, l’infirmière à domicile se rendra chez le patient dans les 24 heures après l’intervention du paramédic pour faire un suivi de santé.
« Cette méthode permet de s’assurer de la sécurité et de la qualité des soins, bien qu’il s’agisse d’une prise en charge extrahospitalière », soutient Lyne Marquis.
Depuis le début de l’implantation du projet, plus de 245 visites des équipes de paramédecine communautaires ont été effectuées, dont 54 % n’ont pas eu recours à l’urgence. Selon Lyne Marquis, « 98 % des patients se sont dits satisfaits de la visite et de la façon utilisée pour la prise en charge ».
Élargissement du service de paramédecine communautaire
À la lumière des résultats concluants du projet, le CISSS de la Montérégie-Centre annonce le déploiement du service de paramédecine communautaire pour les personnes de 50 ans et plus dans les prochaines semaines.
De plus, les résidents des municipalités de la Vallée-du-Richelieu et de Rouville situées dans le réseau local du Haut-Richelieu auront leur propre service dès la mi-décembre avec la collaboration de la compagnie Ambulance Demers.