Plusieurs citoyens se sont présentés à la séance ordinaire du conseil municipal de Saint-Basile-le-Grand afin d'aborder le sujet des raccordements inversés, une situation sur laquelle une part de la population ne s'entend pas avec l'administration municipale.

Février 1990. La Ville de Saint-Basile-le-Grand adopte un règlement qui vient donner une directive claire en ce qui a trait au sens dans lequel les tuyaux dédiés aux eaux doivent être branchés. Avant ce règlement, la Ville n'avait pas de norme à respecter sur ce sujet. Ainsi, comme des tuyaux ont été raccordés dans le sens opposé avant l'entrée en vigueur du règlement, les eaux usées de certaines résidences se retrouvent ailleurs que dans le réseau des eaux usées sanitaires.

L'administration municipale a donc annoncé qu'elle mettait en place un plan afin de régler ce qui est désormais devenu une problématique et qui pourrait toucher jusqu'à 300 résidences. Jusqu'à maintenant, une cinquantaine de résidents ont eu la confirmation que leur maison était touchée par cette situation. 

De 10 000$ à 25 000$ en travaux

Pour le moment, la municipalité n'en est qu'à l'étape du dépistage de la problématique. Or, une fois que la phase des travaux sera amorcée, les personnes dont la résidence a été raccordée de façon inversée devront débourser entre 10 000$ et 25 000$ pour que les corrections soient effectuées. Le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard, mentionne que « légalement, ce qu'on nous indique, c'est que dans un processus semblable, c'est le propriétaire qui est responsable de faire en sorte que ses conduits soient bien connectés. Il n'y a pas d'affaire d'accusations envers le propriétaire, parce que la personne a peut-être acheté sa maison de quelqu'un d'autre et ça s'est fait avant ou peu importe. » Il ajoute que dans le cas présent, « la situation est pour un nombre limité de citoyens alors qu'il y a 6400 propriétaires de résidences à Saint-Basile-le-Grand », ce qui fait en sorte que le conseil municipal a choisi de ne pas imposer à l'ensemble de payer pour les problèmes vécus par une minorité.

Des citoyens en désaccord

Cette prise de position ne plaît cependant pas à plusieurs citoyens, qui estiment que la charge sera lourde à porter pour les propriétaires touchés. Saint-Basile a prévu un plan de prêts sur 15 ans, avec un taux d'intérêt entre 3 et 4%, taux qui pourrait augmenter pour la période des 10 dernières années en raison de taux fixe sur 5 ans. Les sommes des travaux seront ensuite ajoutées aux comptes de taxes des résidences, ce qui fera en sorte d'augmenter le compte annuel, pour un emprunt de 10 000$ sur 15 ans, à une hauteur de 996,26$.

Pour Yvon tremblay, qui s'est présenté à la séance du conseil municipal du 5 juin, cette situation ne devrait pas survenir et les coûts devraient être payés par l'ensemble des citoyens.  « Si on l'applique sur tous les payeurs de taxes, ça revient à 66$ par année, 5,50$ par mois. Si vous êtes allés chez McDonald's ou La Belle Province avec 5,50$, vous avez mangé très maigre », a entre autres mentionné M. Tremblay, qui a choisi de parcourir la Ville pour distribuer des dépliants afin de conscientiser ses concitoyens à la situation des raccordements inversés.

À son avis, de nombreuses personnes ne sont toujours pas au courant de cette problématique. « J'ai parlé à 47 propriétaires parce qu'ils étaient sur leur terrain à oeuvrer à toutes sortes de trucs lorsque je distribuais les dépliants avec ma femme. Parmi eux, 47 n'avaient jamais entendu parler du dossier des raccordements inversés. » Il espère que les élus grandbasilois tenteront de parcourir leurs districts afin de mieux informer la population à ce sujet.  

Définition de raccordement inversé

Selon un guide méthodologique produit par le gouvernement du Québec sur le sujet, un raccordement inversé est décrit comme un « branchement ou défectuosité à un équipement qui permet à des eaux usées sanitaires de se déverser ailleurs que dans un réseau d’égout domestique ou unitaire, soit dans un réseau d’égout pluvial, sur le sol, dans un fossé ou dans un cours d’eau, alors que l’immeuble concerné est desservi par un réseau d’égout domestique ou unitaire. »