Le conseiller de Saint-Bruno André Besner s’est vu adresser une motion de blâme lors du dernier conseil municipal en raison de propos qu’il aurait tenus à l’endroit de Michèle Archambault, également une élue du conseil.

«Vous ne comprenez rien, vous êtes une junior, une novice» ; «Taisez-vous, on vous a assez entendue» ; «Tout le monde autour de la table pense comme moi, que vous êtes une débutante» ou encore «Vous êtes probablement la pire de tous les conseillers» sont quelques-unes des remarques qu’aurait adressées M. Besner à l’endroit de Mme Archambault, selon cette dernière.

Les faits qui lui sont reprochés auraient eu lieu lors d’une consultation publique sur l’aménagement et l’urbanisme, tenue jeudi dernier. L’arrivée d’une éventuelle station thermale au pied du mont Saint-Bruno était alors au centre des discussions.

Seuls les conseillers du Parti montarvillois, majoritaires, ont voté pour la motion.

Une conseillère «sous le choc»

L’élue responsable qui préside habituellement ces séances publiques, Marilou Alarie, était sous le choc lorsque jointe par TVRS, mardi. C’est elle qui avait demandé à ce que Michèle Archambault la remplace lors de cette séance, car elle ne pouvait être présente.

«J’ai lu la lettre de ma collègue [Michèle Archambault, qui expliquait la situation,] et les deux bras m'en sont tombés. Je me suis dit "Ça ne marche pas, il faut faire quelque chose".»

Mme Alarie a alors convenu de déposer une motion de blâme contre le conseiller, un exercice qu’elle qualifie de «très pénible». Elle ne rejette pas la possibilité de mener le dossier jusqu’à la Commission municipale du Québec, car selon elle, M. Besner serait contrevenu au code d’éthique des élus.

De plus, elle affirme que le directeurdu développement urbain, Jean Larose, pourrait corroborer les dires de Mme Archambault. Il n'a pas été possible de parler à M. Larose dans l'immédiat, aujourd'hui. 

Besner nie tout

Le conseiller visé par ces allégations d’intimidation, André Besner, nie tout en bloc. Il affirme n’avoir jamais prononcé les propos tenus dans la motion de blâme ou encore d’avoir intimidé Mme Archambault.

Il reconnaît cependant que des échanges «animés et divergents» ont eu lieu concernant l’aménagement de la station thermale au pied du mont Saint-Bruno.

Selon M. Besner, la conseillère Archambault a plutôt été surprise par l’opposition citoyenne au projet. Son parti tente désormais de faire diversion, affirme-t-il.  

«On avait affaire à des gens aguerris, à des gens expérimentés, sensibilisés au projet qui n’acceptaient pas les réponses de Mme Archambault. Et elle s’est aventurée sur certains sujets qu’elle ne connaissait pas», a-t-il expliqué.

«[Les conseillers du Parti montarvillois] se sont faire prendre avec une insatisfaction des citoyens, jeudi. […] Au lieu de reconnaître qu’ils avaient un problème avec leur projet de spas, ils ont déplacé le problème [et ont produit une motion de blâme]», affirme-t-il.  

Le conseiller voit d’ailleurs cette motion de blâme comme un «abus de pouvoir» et une stratégie électoraliste qui vise à discréditer son parti, en vue des élections de novembre 2017.

Rappelons que le promoteur Station Skyspa a l’intention d’ouvrir sa station thermale au pied du mont Saint-Bruno, en bordure du rang des Vingt-Cinq, pour le printemps 2018.