Lait «diafiltré»: les producteurs demandent au gouvernement d'agir
Environ 200 producteurs de lait de la Montérégie ont manifesté aujourd’hui à Delson devant le bureau du député fédéral de La Prairie, Jean-Claude Poissant, pour exiger du gouvernement canadien qu’il mette un terme à l’importation du lait «diafiltré».
Selon Catherine Turgeon, conseillère syndicale à la Fédération de l’UPA Montérégie, le problème est connu du gouvernement, surtout qu’il impacte négativement l’industrie laitière depuis maintenant plusieurs années.
Le lait «diafiltré» est un concentré de protéines laitières, qui de par sa composition, n’est pas considéré par les agences frontalières comme du lait, ce qui lui permet d’échapper à la gestion de l’offre.
Selon Mme Turgeon, les transformateurs de produits laitiers, notamment ceux qui œuvrent dans l’industrie du fromage, en profitent, puisque le produit est importé à moindre coût.
«Par contre, l’importation de ces ingrédients vient totalement mettre en péril l’équilibre établi par la gestion de l’offre, critique Mme Turgeon. Il n’y a pas de limite sur la quantité de produits protéinés qu’on peut ainsi importé. Ce n’est pas contrôlé».
Questionnée à savoir si l’importation de ces protéines profitaient au consommateur qui verraient le prix des fromages diminuer, Mme Turgeon répond par la négative. «Les transformateurs ne sont pas tenus pour autant à diminuer le coût de leurs produits», a-t-elle expliqué en entrevue à TVRS.
Elle insiste d’ailleurs sur le fait que les producteurs de lait ont vu leurs revenus diminuer de 6 % depuis l’été 2015, contrairement aux transformateurs qui, selon elle, voient leurs profits sans cesse s’aaccroître
Un député bien au fait du dossier
En entrevue à TVRS, M. Poissant a dit comprendre les revendications des producteurs de lait, puisqu’il faisait le même travail il y a quelques temps.
Il assure également que le ministre de l’agriculture, Lawrence MacAulay, de qui il est le secrétaire parlementaire, est au courant de la problématique.
Toutefois, M. Poissant assure que de trouver une solution durable peut-être un long processus, surtout que selon lui, l’ancien gouvernement de Stephen Harper a laissé le problème s’envenimer.
Du côté du syndicat des producteurs, on se dit relativement satisfait de la réaction du député, même si on espère que des solutions concrètes seront mises en œuvre rapidement.
À l’heure actuelle, la Montérégie-Ouest compte 462 fermes laitières et plus de 4 000 emplois reliés à la production laitière. La valeur de la production se chiffre à plus de 200 millions $.