Le budget 2025-2026 de Québec est insuffisant selon plusieurs instances
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Le ministre des Finances, Eric Girard, et le premier ministre François Legault [Photo : Émilie Nadeau - Coalition Avenir Québec] |
Plusieurs instances gouvernementales et organismes se sont prononcés sur le budget 2025-2026 du gouvernement du Québec, en soulignant une bonne aide financière pour les entreprises face aux tarifs douaniers, mais un désengagement à l'égard de plusieurs enjeux.
En commençant par le positif, selon la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et la Ville de Longueuil, l'aide financière de 4,3 milliards de dollars sur cinq ans que le gouvernement prévoit pour aider les entreprises à surfer les vagues de la guerre commerciale est nécessaire pour la vitalité économique.
Cela dit, les sommes injectées dans d'autres domaines, tels que le transport collectif, les infrastructures, l'environnement, le logement et l'itinérance, ne plaisent pas aux gouvernement locaux. La Ville de Longueuil souligne que « ce budget ne permettra pas de répondre aux grands défis auxquels doit faire face le monde municipal », tels que la mise à niveau des infrastructures de production d’eau potable et de traitement des eaux usées, qui à Longueuil, nécessiteraient un investissement de plus de 3 milliards de dollars dans quelques années.
Cet enjeu est d'ailleurs une priorité pour la municipalité, qui croit que le 48,4 M$ sur cinq ans du gouvernement ne sera pas à la hauteur des travaux que plusieurs Villes devront faire dans le futur proche pour adapter leurs installations aux changements climatiques. « Alors que les municipalités sont en première ligne de la réponse aux événements climatiques extrêmes et à leurs conséquences dévastatrices sur les bâtiments, le territoire, les infrastructures et, surtout, la population, nous déplorons qu’aucune somme ne soit prévue pour venir en aide aux villes aux prises avec des inondations causées par ruissellement urbain, lors d’épisodes de fortes pluies », déclare Longueuil par voie de communiqué.
Si la gestion des eaux préoccupe la Ville, il en est de même pour la question de l'Habitation et de l'itinérance. Les sommes prévues de 228 M $ sur trois ans pour le maintien du parc de HLM, de 175 M $ sur cinq ans pour le soutien à l’hébergement des personnes vulnérables et la bonification du Programme de supplément au loyer sont louables, selon la Ville, mais elle croit qu'il faut en faire plus pour le développement de logements abordables. La CMM fait écho à cette demande, en précisant que Québec n'a « pas prévu les sommes nécessaires pour la construction de 3 000 nouveaux logements sociaux et abordables requis dans la région métropolitaine au cours de la prochaine année ».
L'organisation municipal se plaint aussi des mesures pour la transition écologique qui « brillent par leur absence » dans le budget, ainsi que du « recul des sommes prévues pour le maintien des actifs du transport collectif à court terme ».
Si les instances municipales en veulent plus de la part du gouvernement provincial, il en est de même pour l'Union des producteurs agricoles (UPA), qui salue le maintien et le lancement de certains programmes, tels que le Plan d’agriculture durable 2020-2030 et la Politique bioalimentaire du Québec 2025-2035, tout en indiquant que les sommes déçoivent malgré tout les acteurs du milieu agricole.
En effet, le budget global du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec diminue de 1,7 %, ce qui « laisse en plan » les producteurs d'ici selon le syndicat. La menace tarifaire états-unienne s'inscrit comme l'inquiétude première des agriculteurs, et avec les baisses drastiques du revenu net prévues pour le secteur agricole cette année, il incomberait d'en faire plus, selon l'Union.
Rappelons que Québec prévoit un déficit record de 13,6 milliards de dollars en 2025-2026, ainsi qu'un retour à l’équilibre en 2029-2030.