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Le groupe « Contre L’abattage Des Cerfs De Longueuil » organise une manifestation devant l'Hôtel de Ville de Longueuil

Mardi 12 novembre 2024 16:00 Édouard Desroches
Le groupe « Contre L’abattage Des Cerfs De Longueuil » en conférence de presse [Photo: Édouard Desroches]

Le groupe « Contre L’abattage Des Cerfs De Longueuil » manifestera ce soir devant l'Hôtel de Ville de Longueuil, pour dénoncer ce qu'il qualifie de « faux prétextes et de contradictions » de la part de l'administration de la mairesse Catherine Fournier dans l'affaire de l'abattage de cerfs au parc Michel-Chartrand.

Quelques porte-paroles du groupe, accompagnés par M. Éric Dussault, le directeur de Sauvetage Animal Rescue (SAR), qui offre des services de secours d'urgence aux animaux en détresse dans la région métropolitaine, ont également tenu une conférence de presse à la salle des Chevaliers de Colomb de Longueuil cet après-midi. 

Mme Sophie Royer et Mme Dominique Lévesque, citoyennes de Longueuil et recherchistes pour le groupe, y ont présenté un dossier de plusieurs pages étalant les « prétextes » qui ont motivé la Ville à procéder à son opération d'abattage malgré les alternatives que de nombreuses personnes et entités lui ont proposé au cours des quatre dernières années. Le groupe souhaitait montrer que selon ses membres, pour chaque raison que la Ville a donnée, une solution alternative existait.

Des solutions meilleures que l'euthanasie pour chaque problématique selon le groupe

Par exemple, lorsqu'on parle des risques de transmission de la maladie de Lyme en lien avec les déplacements des cerfs, qui constituait un des aspects motivant Longueuil à procéder à son abattage, le groupe mentionne que des antiparasitaires « extrêmement efficaces » contre la tique à pattes noires (qui transmet la maladie) tels que la perméthrine auraient pu être utilisés sur les cerfs pour éliminer les risques de propagation. On proposait également une relocalisation lors des périodes plus froides de l'année (à partir de -4 °C), où la tique est inactive. 

La relocalisation des cerfs, notamment dans des refuges (un total de six avaient montré un intérêt), était d'ailleurs une des principales mesures proposées par les citoyens qui s'opposaient à l'abattage. La Ville s'est finalement opposée à l'idée, en évoquant les risques de faire subir un grand stress, potentiellement mortel, aux bêtes relocalisées. Ce serait cependant une méthode efficace, utilisée dans de nombreux États américains, selon l'organisation citoyenne, qui croit que « les cerfs de Longueuil ne sont pas en état de stress ou de souffrance nécessitant une euthanasie ».

En ce qui a trait à leur reproduction jugée rapide, l'euthanasie aurait pu être remplacée par la contraception, selon les citoyens, qui s'appuient sur une étude menée par l'Université de la Colombie-Britannique, qui a vu une diminution de 58% du nombre de faons à Oak Bay, après avoir administré un vaccin contraceptif à 60 femelles. L'enjeu de population est également remis en question par le nombre d'accidents automobiles causés par la présence des cerfs dans la ville, selon le groupe. Ce dernier avance que s'il y a bel et bien eu 49 carcasses de cerfs trouvées près du parc à la suite de collisions avec des voitures, comme les chiffres de Proanima l'indiquent, qu'il est difficile d'expliquer comment il pourrait encore s'y trouver 114 cerfs vivants dans le parc, soit la population estimée en février dernier par le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP).

Des estimés de population erronés ?

M. Dussault, de SAR, croit que la méthode de calcul utilisée par le ministère, soit de survoler le parc en hélicoptère pour compter les cerfs, est inefficace. Il est impossible, avance-t-il, de compter les animaux de cette manière en étant certain de ne pas recompter la même bête à deux ou même trois reprises. Ce dernier, qui avait lui-même procédé à une opération de comptage en utilisant des drones et de l'imagerie thermique, était plutôt arrivé à un total de 62 cerfs dans le parc.

Il s'inquiète également de la prochaine étape de l'abattage, en affirmant que si ses estimés de population sont exacts, la Ville risque d'exterminer tous les cerfs du parc, tout en mentionnant que si cela venait à se produire, une population pourrait malgré tout toujours y être observée, en raison du déplacement d'autres populations de cerfs en Montérégie. 

Entre le 22 et le 24 octobre dernier, la Ville a mené sa première étape de contrôle de surpopulation des cerfs du parc Michel-Chartrand, en éliminant 64 animaux. Elle estime qu'environ une quarantaine sera éliminée lors de la prochaine opération de chasse, dont la date reste inconnue. 

La Ville avait également annoncé une entente avec PARCS en Santé, un projet de recherche interdisciplinaire ayant pour but de protéger les écosystèmes des parcs-nature en milieu urbain et réduire les risques pour la santé humaine dus aux maladies transmises par les tiques, dans le but de surveiller de plus près les déplacements des cerfs sur son territoire, afin de planifier des méthodes de contrôle de leur population à long terme, telles que la stérilisation.

Cela dit, le groupe « Contre L’abattage Des Cerfs De Longueuil » demande à la Ville « un engagement ferme de mettre enfin de l'avant la vaccination contraceptive d'un % nécessaire des biches pour assurer à l'avenir la stabilité du cheptel sans avoir recours à un nouveau carnage inutile ».

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