Plusieurs contrôleurs routiers manifestaient mercredi matin au palais de justice de Longueuil pour la comparution d’Alexy Guttierez Marcel, 30 ans, accusé de conduite dangereuse ayant causé la mort pour avoir fauché mortellement un contrôleur routier à Carignan.

Le président de l’Association des travailleurs en signalisation routière du Québec (ATSRQ), Jean-François Dionne, faisait partie des personnes présentes à l’audience pour appuyer la famille de Marc Séguin, happé mortellement le 19 octobre dernier.

En entrevue avec TVRS, l’homme a déclaré que « ce matin, on est venu montrer à l’accusé que nous sommes une famille, qu’on se tient solides. Nous voulions aussi démontrer au ministère de la Justice que les travailleurs en ont ras-le-bol de se faire frapper et que ce sont des sentences bonbon que donnent les juges en ce moment. » M. Dionne ajoute qu’« il faut que ça change, il faut qu’on soit pris au sérieux. Notre dernier rempart de sécurité, c’est le ministère de la Justice. »

Parmi les revendications qui pourraient rendre le travail des signaleurs plus sécuritaire, le président de l’ATSRQ indique que son regroupement milite pour que les travailleurs puissent avoir des caméras corporelles, comme en ont certains policiers. « On demande que les images soient admissibles en preuves, que les amendes soient plus élevées quand on ne respecte pas le signaleur ». Il donne en exemple la législation du Minnesota, où les automobilistes qui happent un signaleur sont passibles d’une contravention de 7500$, avec 15 années de prison. Au Québec, une sentence considérée comme insuffisante par M. Dionne est de « deux ans moins un jour, avec suspension de permis pour trois ans. » À son avis, ce n’est pas suffisant pour conscientiser la population à faire preuve de prudence près des chantiers. « On n’est pas des cônes, on n’est pas remplaçables. On a une famille qui nous attend à la maison. C’est 161 travailleurs blessés l’année passée, 18 morts depuis les 15 dernières années. » 

Ses collègues Éric Laflamme et Michel Thouin, qui sont également signaleurs, étaient présents pour l’audience. Ils occupent respectivement les fonctions de président et vice-président de l’Association regroupant les installateurs et les signaleurs du Québec (ARISQ) et abondent dans le même sens que M. Dionne sur les changements nécessaires pour leur sécurité au travail. « Ce n’est pas un petit quatre points de démérite et 300 à 400$ d’amende que ça prend, c’est terminé. On fait rire de nous », d’indiquer M. Thouin. M. Laflamme ajoute que « si les gens agissent en conséquence, on va pouvoir arrêter de se dire est-ce que je vais revenir ce soir à la maison ? C’est un pattern qu’on est tannés de se dire régulièrement, tous les jours quand on part travailler. »

Plaidé non coupable

Pour le moment, le procès d’Alexy Guttierez Marcel est reporté au mois de février prochain. L’homme a plaidé non coupable aux accusations auxquelles il fait face. « C’est remis au 2 février donc on va se pointer le 2 février jusqu’à temps qu’on sache ce qu’il va arriver avec lui », de conclure Michel Thouin