L'organisme Moisson Rive-Sud a constaté une augmentation de 28,5% des demandes d'aide alimentaire en Montérégie dans les deux dernières années, tout en indiquant que la situation risque de s'aggraver dans un futur proche.

Le Bilan-Faim 2024 de l'organisme de services sociaux, qui a obtenu ses données en mars 2024, illustre une problématique en pleine croissance dans la région. « L’ensemble du réseau de Banques alimentaires du Québec (BAQ) [...] ne constate pas de signaux de ralentissement qui laisse présager un avenir meilleur », affirme Moisson Rive-Sud dans un communiqué. 

Ce sont en moyenne 2,9 millions de demandes d'aide alimentaire mensuelles auxquelles le BAQ répond partout au Québec en 2024. Le Bilan-Faim démontre aussi qu'il est non seulement question d'une augmentation des bénéficiaires des banques alimentaires, mais aussi d'un manque de ressources et de denrées pour subvenir aux besoins de ces derniers. En d'autres mots, l'offre ne répond pas à la demande.

« Le dépannage alimentaire c'est un dépannage d'urgence. En principe les organismes de mon réseau sont là pour donner un coup de main aux gens pour boucler la fin du mois. Là ce qu'on se rend compte, c'est que les gens, ce n'est plus pour boucler la fin du mois ; ils sont en forte demande d'aide alimentaire parce que le coût de la vie est tellement élevé que ce n'est plus possible pour eux de juste venir ponctuellement se faire donner un coup de main. Donc oui il y a de plus en plus de monde qui viennent dans les banques alimentaires, mais leurs besoins individuels sont de plus en plus grands aussi », explique Dany Hétu, directeur général chez Moisson Rive-Sud.

Les causes de cette augmentation de bénéficiaires sont diverses selon lui. Il mentionne l'augmentation du coût de la vie, de l'essence, des loyers ainsi que la montée des taux d'intérêts, comme facteurs pesant sur une bonne partie de la population. 

L'organisme bouchervillois indique que « bien que l’inflation se soit stabilisée, la pression causée par le coût de la vie est bien réelle et ce sont les plus vulnérables qui continuent d’en subir les effets ». Moisson Rive-Sud demande donc la mise en place de meilleures politiques publiques de lutte contre la pauvreté, et son directeur ajoute que « ça prend un village » pour régler ce genre de situation, en invitant les entreprises et les citoyens à venir en aide aux organismes communautaires qui soutiennent les ménages les plus démunis de la région.