Nature-Action Québec (NAQ) a annoncé ce matin le début des travaux de restauration de milieux naturels à Boucherville, qui abritent des populations de rainettes faux-grillon de l'Ouest, une espèce menacée au Québec. 

Les travaux seront effectués sur deux lots appartenant à la Ville, dans le secteur Parchemin. Le projet de l'organisme de conservation a pour but de « favoriser la viabilité de la rainette faux-grillon sur ces lots ». NAQ souhaite donc non seulement protéger le milieu de vie existant des grenouilles, mais également réparer son habitat dégradé sur ce petit territoire.

Elle compte principalement y parvenir en « rénovant » les étangs sur le terrain. Les travaux consisteront donc à améliorer la connectivité entre les étangs pour faciliter le déplacement des rainettes, à approfondir et modifier les pentes de certains d'entre eux ainsi qu'à créer de nouveaux étangs (12 au total). L'organisme souhaite aussi végétaliser les bordures des étangs retouchés, et assurer un suivi des populations de rainettes faux-grillon et de ses habitats dans le secteur. 

Deux dispositifs de contrôle du niveau de l'eau seront aussi installés dans le réseau d'étangs afin de s'assurer que la quantité d'eau y soit suffisante pour permettre aux petits amphibiens de se reproduire. 

À termes, ce projet devrait aboutir à l'instauration de 1 816 m² de milieux humides, qui favoriseront « la biodiversité et la résilience des écosystèmes locaux ». Ce sont plusieurs entités qui mettront la main à la pâte avec Nature-Action Québec dans les travaux, soit Canards Illimités Canada, l'organisme Longueuilois Ciel et Terre, ainsi que des experts du ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCP). 

La rainette faux-grillon porte son nom du fait que tôt au printemps, parfois même dès le mois de mars, alors que la neige couvre encore le sol, les mâles se mettent à chanter, produisant un son similaire à celui des grillons qui se font plutôt entendre au mois d'août. La rainette faux-grillon de l'Ouest est donc une des premières espèces animales à chanter au printemps, en plus d'être une des quatre espèces de rainettes en Amérique du Nord.

Sa population dans la province est menacée depuis plusieurs années en raison du développement urbain, qui est responsable en grande partie de la destruction de son habitat. Elle n'habite maintenant que les régions de l'Outaouais, de l'île Perrot et de la Montérégie.