Saint-Lambert évitera l'achat de produits américains, mais ne boycottera pas Amazon
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Photo : Ville de Saint-Lambert |
Lors de sa séance du conseil municipal du 17 février, la Ville de Saint-Lambert s'est engagée à diminuer ses achats en provenance des États-Unis, mais elle ne souhaite pas boycotter l'entreprise Amazon.
« Considérant que la politique tarifaire mise en place par les États-Unis a des conséquences négatives sur les entreprises locales », la Ville souhaite autant que possible, éviter l'achat de produits en provenance des États-Unis et de continuer à privilégier les fournisseurs locaux », et d'encourager ses citoyens et les entreprises sur son territoire à privilégier fabriqués au Canada dans la mesure du possible.
Cela dit, le conseiller municipal du district 5, Loïc Blancquaert, croit que cette décision illustre de bonnes intentions, mais que Saint-Lambert devrait aller dans la même direction que la Ville de Montréal, qui a décidé de boycotter complètement ses achats avec le géant du commerce en ligne américain Amazon, qui a fermé tous ses entrepôts au Québec ce mois-ci, entraînant la mise à pied de près de 4700 de ses salariés et des employés de compagnies sous-traitantes.
« Dans la liste des déboursées, on voit que la Ville a acheté dans les derniers mois pour plusieurs milliers de dollars sur Amazon. Moi j'aurais souhaité qu'on soit plus forts dans nos engagements à cet effet-là considérant que la Ville a aussi fait une campagne de publicité l'année dernière pour soutenir l'achat local en disant "J'achète dans ma zone, et non sur Amazon" », a exprimé M. Blancqauert en séance de conseil.
En réponse à son collègue, le conseiller municipal du district 2, Claude Ferguson, a expliqué la position de la Ville, en indiquant que « le changement dans l'organisation d'Amazon implique une compagnie québécoise (Intelcom) qui est un fleuron de la logistique qui se développe partout au Canada, et aux États-Unis », et que ce n'est pas en prenant des positions « un peu trop populaires » que la Ville prendra des bonnes actions pour son économie.
De plus, la Ville pourrait être « mal prise » dans certaines situations s'il lui est interdit d'acheter sur Amazon. Saint-Lambert s'est déjà tournée vers la plateforme lorsqu'elle et son service des loisirs devaient organiser des événements rapidement et se munir du matériel nécessaire à la dernière minute. Malgré tout, une diminution des achats sur la plateforme, que l'on qualifie de « minime », est prévue par la municipalité.
Selon un article publié par le Journal de Montréal, le boycottage récent d'Amazon au Québec affecte plusieurs commerçants d'ici qui s'étaient tournés vers la plateforme web pour vendre leurs produits après l'échec du Panier Bleu. La plateforme américaine donnerait de la visibilité à des commerçants locaux, leur permettant de se démarquer sur le marché.